La journée internationale de la montagne, célébrée mercredi 11 décembre sous le thème « Solutions de montagne pour un avenir durable », a mis en lumière les enjeux complexes des territoires montagneux de la wilaya de Batna, révélant à la fois leurs richesses naturelles et leurs difficultés socio-économiques.
La Conservation des forêts a marqué l’événement par une action symbolique, distribuant près d’un millier d’arbustes destinés à être plantés dans diverses communes. Le Parc national Belezma a quant à lui déployé un programme commémoratif s’étendant sur une semaine entière, soulignant l’importance écologique de cette région aux paysages escarpés et aux sentiers difficiles d’accès. Au-delà de l’aspect environnemental, les autorités ont mis en évidence plusieurs créneaux d’investissement potentiels pour revitaliser ces zones montagneuses. Parmi ces opportunités économiques figurent les plantes médicinales, l’apiculture, la production de substances aromatiques, l’exploitation du liège, l’arboriculture fruitière et la filière bois. La wilaya de Batna dispose déjà de treize unités de transformation du bois implantées dans des localités comme Kimel, Inoughissen, Aïn Touta, Djerma, Oued Chaâba et Ouled Fadhel. La réalité socio-économique des zones montagneuses révèle cependant des défis majeurs. Les îlots d’habitations sont éparpillés dans un environnement difficile, avec des revenus provenant principalement de l’élevage et de l’arboriculture qui peinent à satisfaire les besoins des ménages. Cette précarité pousse de nombreux jeunes à fuir leur milieu naturel à la recherche de meilleures opportunités. Malgré les multiples programmes de renouveau rural, plusieurs localités continuent de souffrir de problématiques structurelles : crues, insuffisance de l’électrification, enclavement et manque d’eau potable. Ces carences compromettent significativement les efforts de lutte contre l’exclusion sociale. Face à ces enjeux, les services étatiques chargés de l’aménagement du territoire ont initié une démarche stratégique. Après avoir classifié les vingt zones montagneuses algériennes, ils ont décidé de créer un Conseil de la montagne. Cette instance a pour mission de participer à la préservation de la faune et de la flore, qui représentent 65 % du territoire du nord du pays. Ce conseil a un rôle consultatif crucial, formulant des recommandations adaptées aux spécificités de chaque zone. Il contribue à définir des programmes d’action hiérarchisés, visant à améliorer concrètement les conditions de vie des populations montagnardes. Le « fonds de la montagne » soutient progressivement ces initiatives par l’octroi de subventions dédiées au développement global de ces territoires.
Nasreddine Bakha
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