Des professeurs universitaires et chercheurs spécialisés participant avant-hier, jeudi 12 décembre, à un forum national intitulé “L’Algérie et les défis de l’action climatique”, ont souligné la nécessité d’une concertation pour matérialiser le concept d’action climatique. Un concept à concrétiser en appliquant les mécanismes et les cadres juridiques adoptés par l’Etat pour faire face aux effets et aux répercussions du changement climatique, ont-ils indiqué. La Dr Chemama Bouteraâ, présidente du forum et professeur à l’université des Frères Mentouri de Constantine, qui a abrité cette rencontre organisée par la faculté de droit et le Laboratoire d’études et de recherches sur le Maghreb et la Méditerranée, a souligné, en ouverture des débats, “l’importance de conjuguer les efforts des différents secteurs et des acteurs de la société civile pour concrétiser le concept de l’action climatique à travers une participation effective aux mécanismes permettant de faire face aux conséquences du changement climatique qui affectent l’humain, l’écosystème, la sécurité alimentaire, l’économie et la santé”. Elle a ajouté que les mesures à prendre doivent découler de l’engagement de l’Algérie à mettre en œuvre les dispositions contenues dans les conventions internationales en matière de préservation du climat, notamment l’accord de Paris de 2015 relatif à la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. De son côté, la Dr Nour El Houda Zaghdid, de l’université Larbi Ben M’hidi d’Oum El Bouaghi, a estimé, dans une communication intitulée “Les polluants climatiques à court terme et les défis de la sécurité alimentaire en Algérie”, qu’il est devenu nécessaire d’activer les lois pour dissuader les crimes environnementaux et lutter, ainsi, de manière efficace, contre ceux qui attentent au climat en utilisant des produits chimiques nuisant à l’atmosphère, augmentant le réchauffement climatique et endommageant les cultures et les productions agricoles. Le Dr. Hocine Rebiaï, de l’université Constantine-1, a considéré, quant à lui, au cours d’une communication intitulée “l’action climatique entre obstacles et défis à venir”, que les efforts institutionnels doivent être conjugués entre les différents pays qui doivent élaborer un plan d’action climatique ciblé et stratégique visant à réduire la pollution de l’environnement en évitant les énergies polluantes provenant des secteurs économiques (industries de transformation, transports autres). Ce forum qui a donné lieu à 87 interventions de professeurs de différentes universités et centres universitaires du pays, vise à éclairer et à engager un débat autour de la problématique du changement climatique en identifiant les causes, en définissant l’action climatique et les politiques adoptées par l’Algérie pour y parvenir, ainsi que les différents effets et répercussions du phénomène sur l’économie, l’environnement et le développement durable. En somme, la problématique centrale du colloque s’est articulée autour de la question suivante : quelles sont les actions entreprises par l’Algérie pour adapter ses lois et ses institutions aux exigences du travail climatique prônées par les Nations Unies ? Le colloque a été structuré autour de cinq axes principaux. Le premier a exploré la justice climatique, et le deuxième a traité de la relation entre le travail climatique et le développement durable, en insistant sur l’importance d’une économie verte. Le troisième axe a examiné les efforts internationaux pour faire face aux changements climatiques. Le quatrième axe a été consacré aux stratégies et politiques de l’Algérie, en analysant les mécanismes juridiques et institutionnels, ainsi que le rôle du secteur privé et de la société civile dans la mise en œuvre des actions climatiques. Le cinquième a abordé les défis et les perspectives d’avenir du travail climatique en Algérie, en mettant en lumière les questions de financement et les obstacles à surmonter.
M. A.
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