« Un programme spécial de modernisation et de développement tous azimuts a été initié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce programme est susceptible de faire sortir définitivement le quartier populaire et populeux de Sidi Salem de son état d’abandon. Il permettra d’éradiquer une fois pour toutes le bidonville de la cité des fameuses Sections Administratives Spéciales (SAS) de Sidi Salem ». Telle est l’annonce faite par le wali mercredi 11 décembre, en marge de la commémoration du 64ème anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960. Le chef de l’exécutif de la wilaya a présenté un programme ambitieux de valorisation et de protection de cette cité maritime. Il a fait part, entre autres, du réaménagement et de la modernisation du front de mer, la relance du projet de la zone d’expansion touristique où un important village touristique est programmé, ainsi que du développement des Petites et Moyennes Industries (PMI), de la restauration des immeubles, l’aménagement des espaces et l’éradication définitive des bidonvilles. Le wali a invité tous les acteurs à faire de ce quartier longtemps marginalisé « une cité intelligente grâce à de nouvelles initiatives ». Cependant, « cet objectif ne peut se réaliser que par l’implication de tout le monde », a-t-il souligné. À l’image du projet du front de mer, qui sera transformé en un immense boulevard de cinq kilomètres de long et de vingt mètres de large, avec l’allure d’une avenue digne des grandes villes, offrant une splendide vue sur la Grande bleue et sur le gigantesque mont de l’Edough. Concernant le bidonville et selon des indiscrétions du secteur de l’habitat, un quota particulier de logements, dont le programme a déjà été mis en branle, a été réservé pour l’occasion. L’objectif est de raser définitivement le bidonville de la SAS de Sidi Salem, l’une des rares encore debout en Algérie, qui compte une très forte concentration d’habitants « incrustés » dans le tissu urbain de la grande agglomération qu’est le chef-lieu de wilaya, Annaba. Ce centre d’hébergement, rappelle-t-on, avait été conçu en préfabriqué par le corps expéditionnaire français dans le cadre de « l’humanisation » de sa politique de la terre brûlée et de la « pacification » à travers les SAS. Servant de cité d’habitations pour les supplétifs de l’armée française et certaines populations déportées à partir des zones interdites, ce « ghetto » a provoqué un dysfonctionnement au sein de la société, car il génère de nombreux dérapages et nuisances pour les populations. Il a résisté jusqu’ici à toutes les tentatives d’éradication de ces dernières années. Pour le chef de l’exécutif, « c’est un lourd stigmate colonial qui persiste encore à Annaba. Cette cité doit forcément disparaître, et nous allons mettre tous les moyens en œuvre pour concrétiser cet objectif ».
B. Salah-Eddine
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