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Oum El Bouaghi : Troisième sessions de l’assemblée de wilaya : Chaibdor confronté aux réalités du terrain

La troisième session ordinaire de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) d’Oum El Bouaghi s’est ouverte le jeudi 12 décembre. Chapeautée par le président de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW), en présence du wali, des élus, des chefs de daïra et des directeurs exécutifs, cette session a abordé plusieurs points cruciaux, elle avait pour ordre du jour la réponse aux recommandations de la session précédente, la présentation et l’approbation du budget primitif 2025, la conversion des contrats de travail à temps partiel en contrats à temps plein et l’approbation des subventions accordées aux associations à caractère religieux. Dans son allocution, le président d’APW a insisté sur l’importance du travail de proximité et de terrain pour concrétiser le développement et relancer l’investissement, dans un contexte où la révision du code communal et de wilaya est à l’ordre du jour du gouvernement. Prenant la parole, le wali, Benabdellah Chaibdor a affirmé sa détermination à déployer tous les efforts nécessaires pour dynamiser le développement local et améliorer le cadre de vie des citoyens. « Je compte mettre en place une feuille de route basée sur les grands axes du programme présidentiel, pour laquelle nous travaillerons ensemble sur le terrain. L’objectif est de renforcer et dynamiser le développement en adéquation avec les attentes des citoyens, d’ouvrir tous les canaux de dialogue et de donner leur chance aux initiatives sérieuses », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « L’essor du développement local repose sur la confiance mutuelle entre les divers acteurs et intervenants, et non sur la seule responsabilité du wali. La charge doit être partagée par tous, à savoir l’exécutif, les élus et la société civile, dans le cadre de la concertation, de la participation et de la transparence. La fidélité demeure la clé de tout succès. Aussi, je tends ma main à tous sans exception, appelant chacun à participer depuis son poste et selon sa responsabilité à la promotion et au développement de la wilaya. Evoquant sa stratégie, le wali a indiqué : « Depuis notre installation, nous avons mis en place une méthodologie de travail reposant sur le suivi et le contrôle sur le terrain, avec la mobilisation de tous les moyens disponibles pour traiter les dossiers et affaires en suspens. Nos visites à travers les différentes communes nous ont permis de diagnostiquer la situation et de prendre le pouls des préoccupations majeures des citoyens. L’objectif est de prendre les décisions et mesures adéquates pour combler les insuffisances, pour lesquelles nous avons donné des orientations précises concernant la gestion des projets sectoriels ».

Les élus dressent un tableau noir

Après l’approbation du budget primitif, dont le montant global est estimé à plus de 1,33 milliard de dinars, et celui de l’équipement à plus de 521 millions de dinars, les élus de l’APW ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour éclairer l’exécutif sur les préoccupations majeures des citoyens, qui vivent, selon eux, dans un calvaire en raison des disparités et des insuffisances. Un élu a notamment soulevé la question du raccordement au réseau de gaz pour les 945 lots sociaux des hauts plateaux, ainsi que les 80 lots d’Oued Nini, dans la daïra de Fkirina. Concernant les ressources en eau, un élu a alerté sur l’absence d’approvisionnement depuis une quinzaine de jours à Souk Naamane, contraignant les citoyens à s’abattre sur des colporteurs d’eau dont les tarifs sont jugés exorbitants. Toujours à Souk Naamane, le même élu a souligné les désagréments causés par l’implantation du marché hebdomadaire à proximité immédiate de la polyclinique et d’une école primaire, tout en s’interrogeant sur l’avancement du projet de construction de l’hôpital de 60 lits. De son côté, le président de la commission des transports de l’APW a déploré l’absence des services concernés lors des réunions de travail, le manque d’abris bus dans la ville et la nouvelle ville du chef-lieu de wilaya, ainsi que l’anarchie dans les stations de voyageurs. Concernant l’ancienne station de voyageurs du chef-lieu, il a proposé sa reconversion en station urbaine, plutôt que de la laisser squattée par des fraudeurs le jour et servir de repaire aux délinquants la nuit. En outre, l’élu a relevé que le chef-lieu de wilaya demeure dépourvu de centre d’examen du permis de conduire, tandis que celui d’Ain Beida se serait transformé, selon ses dires, en lieu de débauche. Il s’est également interrogé sur le devenir de la station de voyageurs d’Ain M’lila, malgré la réservation par la municipalité d’une superficie de cinq hectares et une enveloppe de 120 millions de dinars pour sa réalisation. Il a par ailleurs dénoncé l’arrêt anarchique des bus de transport dans toutes les artères et cités de la ville.  « Toutes les tracasseries du secteur de l’éducation émanent des équipements publics », a martelé un autre membre de l’APW. Le sort des vingt laboratoires du pôle universitaire d’Ain Beida a également interpellé un élu, qui a par ailleurs soulevé la problématique de l’alimentation en eau potable à Berriche. Un autre membre de l’APW a mis en lumière la situation critique du Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Bir Chouhada, construit en préfabriqués contenant de l’amiante, alertant sur son impact potentiel sur la santé des élèves. Il a également évoqué l’état de la seconde tranche de la viabilisation de l’oued et l’absence d’une salle omnisports, qualifiant la commune de Bir Chouhada de zone d’ombre. Concernant la commune rurale d’Ouled Zouai, un élu a soulevé le problème d’approvisionnement en eau potable dans les mechtas. Alors que les cantines et le transport scolaires constituent un véritable cheval de bataille pour les pouvoirs publics, la réalité sur le terrain semble bien différente. Plusieurs écoles continuent de servir des repas froids, et en l’absence de transport scolaire, les élèves de la mechta El Fedj, dans la commune de Harmlia, n’ont pas hésité à bloquer récemment une route pour manifester leur mécontentement, selon un élu. À Ain Fakroun, des riverains ont été jusqu’à barricader les fenêtres de l’école du 24 février, rapporte un autre. Pis encore, ce dernier a fait part de l’absence totale d’inspecteurs des cantines et de l’enseignement moyen sur le terrain. A noter que lors de cette troisième session ordinaire de l’APW, le président de cette dernière a prié les directeurs de l’agence foncière et de l’entreprise de wilaya de l’amélioration urbaine de quitter les travaux. Cette décision fait suite à une exigence des élus formulée lors de la session précédente, demandant la fin des fonctions de ces deux responsables. Les élus leur reprochaient plusieurs manquements, dont des retards, des blocages et une indifférence manifeste à leurs recommandations. Initialement, ils menaçaient de boycotter la session si leurs revendications n’étaient pas satisfaites. L’arrivée du nouveau chef de l’exécutif, Benabdallah Chaibdor, les a conduits à surseoir à leur décision de boycott par respect pour le nouveau responsable, tout en maintenant leur exigence de voir les deux directeurs quitter la salle. Cet incident imprévu a suscité de nombreuses interrogations sur les réseaux sociaux. Les citoyens attendent des éclaircissements de la part des autorités compétentes, souhaitant comprendre les tenants et les aboutissants de cette initiative et que chacun soit remis dans ses droits.

K. Messaad    

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