En mai 2024, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, le Dr. Youcef Benmhidi, avait annoncé une nouvelle opération de restauration de la mosquée Abou Merouane El Cherif. Plusieurs mois plus tard, aucune nouvelle donnée n’a été communiquée sur le futur statut de ce lieu historique de la vieille ville d’Annaba. En attendant de nouvelles informations sur ce projet qui tient à cœur aux habitants, notamment aux historiens et aux archéologues, il faut comprendre que plus qu’un projet de restauration, la mosquée a besoin d’un projet de revalorisation de son architecture. Lors de sa visite dans la wilaya d’Annaba, Youcef Benmhidi, a constaté l’état de la mosquée Abou Merouane, dans la vieille ville d’Annaba, et a convenu avec le wali d’Annaba d’une nouvelle opération de restauration des lieux. Sauf qu’à ce stade, il n’est pas question d’argent pour le projet, mais plutôt de maîtrise et de savoir-faire qui font encore défaut aux entreprises de restauration du patrimoine. En effet, l’édifice a déjà fait l’objet d’un projet de restauration d’une durée de sept ans. Il s’agit d’un projet d’un montant de sept milliards de dinars. Désigné comme étant un travail de restauration, les travaux ont duré de 2013 jusqu’à 2019. Un projet au terme duquel les repères historiques et architecturaux de la mosquée Abou Merouane ont été recouverts d’une couche épaisse de ciment, d’une peinture et d’une dalle de sol qui ont étouffé l’identité historique de l’édifice, selon nombreux observateurs. À ce stade, la mosquée a besoin non pas d’un projet de restauration, mais plutôt d’un projet de réhabilitation, à savoir le fait de rendre à l’objet de la restauration – dans ce cas de figure, un édifice historique – son aspect original avec le souci du détail et le respect de l’architecture.
Soufiane Sadouki
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