Jamais, même dans les moments d’afflux considérable de voyageurs, les postes frontaliers n’ont connu, en période estivale ou lors des vacances scolaires et des fêtes de fin d’année, un aussi grand rush ces jours-ci aux deux postes frontaliers d’Oum Theboul, le plus encombré et d’El Ayoun. En effet, ce sont d’interminables chaînes de voitures et de bus qu’on peut aisément apercevoir, avec des milliers de voyageurs dont l’attente peut durer plus de dix heures pour franchir la frontière. C’est infernal diront les uns, insupportables diront les autres. Une situation, qui va certainement empirer avec les vacances qui viennent de débuter. Cette ruée, s’explique en partie par l’ouverture depuis plus d’un an du tronçon de l’autoroute Est-Ouest qui permet de rallier les postes frontaliers en un temps record, soit une heure de temps pour parcourir 84 km, à partir de Drean au lieu des deux heures et trente minutes que passaient les usagers de la route qui empruntaient le réseau traditionnel à savoir en la RN 84 et la RN 44. L’autre raison, est étroitement liée à l’augmentation de 700% de l’allocation touristique soit 750 euros, à partir de l’année prochaine, décidée par le président de la République en conseil des ministres, au lieu de 100 euros par le passé. Donc, au cas où le montant d’un change n’est pas consommé par le bénéficiaire justifiant qu’il est réellement sorti à l’étranger, celui-ci ne peut prétendre à l’allocation touristique l’année qui suit. A ce propos les services de la biométrie des différentes communes de la Wilaya sont submergés tous les jours par des citoyens leur demandant d’apposer la mention « Néant » sur leur passeport pour pouvoir accéder à leur droit au change. Cette situation a mis les banques ayant procédé à des opérations bancaires de conversion de monnaie au profit de touristes ou autres voyageurs, sous pression. Surtout quand on sait que bénéficient de l’allocation touristique, les adultes à raison de 750 euros et les mineurs de 300 euros. Le souci majeur de l’État par cette décision est de lutter contre le marché informel et permettre aux gens de voyager dignement sans avoir recours au marché noir pour se soigner ou financer les études de leurs enfants. Faisant fi de cette mesure certaines personnes sans scrupules y voient une opportunité pour revendre ces devises au marché souterrain où se traitent une multitude de transactions surtout les plus douteuses. D’où, l’impératif de mettre des garde-fous qui empêcheraient de telles pratiques, comme cela est d’usage dans d’autres pays où le bénéficiaire d’un change doit justifier qu’il a réellement consommé ce droit.
Iheb
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