La convocation de l’ambassadeur de France à Alger au ministère des Affaires étrangères n’a pas encore provoqué de réaction officielle à Paris ; du moins à travers les canaux diplomatiques sur l’affaire de subversion menée en Algérie par la DGSE. Les informations relayées par des médias concerne l’implication des services de renseignement français dans une campagne de recrutement d’anciens terroristes en Algérie à des fins de déstabilisation du pays. La convocation du diplomate français par les services du ministère des Affaires étrangères intervient, dans un contexte politique exacerbé, marqué par la montée fulgurante de l’extrême-droite et l’évolution du rapport de force au sein même de l’agence en faveur de cette dernière. Ce n’est pas la première fois que les agissements malveillants des services de renseignements français sont mis à nu dans de nombreux pays africains y compris l’Algérie, considérés comme faisant partie de la zone d’influence française selon une vision néocolonialiste avérée. Ce qui s’est passé en Algérie est d’une gravité extrême. Il s’agit d’un acte visant à saper tout effort entrant dans le cadre d’une réconciliation déjà assez compliquée entre les deux pays. L’ambassadeur français, qui s’est vu « signifier la ferme réprobation des plus hautes autorités algériennes face aux nombreuses provocations et actes hostiles français en direction de l’Algérie », comme l’a écrit le quotidien El Moudjahid, a certainement eu connaissance de certains détails à propos des faits reprochés à la DGSE française. Sa convocation « sonne comme une sévère mise en garde » a écrit l’AFP, qui a repris des passages extraits de la télévision algérienne. La télévision nationale et la chaîne publique d’information en continu AL24 News ont récemment diffusé un documentaire qui affirmait qu’un plan machiavélique avait été brillamment déjoué par les services de sécurité algériens », a rappelé El Moudjahid. L’ambassadeur français « s’est aussi vu reprocher des faits tout aussi graves, des dérapages qui ne relèvent plus seulement de l’acte inamical, mais bien d’une volonté notoire de nuire grandement à l’Algérie », a assuré Le Soir d’Algérie. Il s’agit de « rencontres organisées dans les murs de plusieurs représentations battant pavillon français en Algérie et reconnues comme telles, réunissant, autour de diplomates français de rangs divers, principalement des agents consulaires relevant de la DGSE, des personnes connues pour leur hostilité déclarée et permanente envers les institutions algériennes », selon le même ce journal. En liant cette affaire, synonyme d’une nouvelle turbulence entre Alger et Paris, à l’épisode de tensions survenant à la suite de l’arrestation de l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, l’agence de presse AFP dévoile une partie de ses intentions.
Mohamed Mebarki
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