Tout Ben M’hidi, et bien au-delà, est en ébullition, profondément secoué et ému par la terrible et triste nouvelle du décès d’un jeune architecte, âgé seulement de 36 ans, répondant aux initiales M. L. Ce dernier était gérant d’un bureau d’études dans cette même commune, située dans la wilaya d’El Tarf. C’est dans l’après-midi d’avant-hier, mardi 17 décembre, que le jeune architecte, fiancé depuis peu, a été retrouvé sans vie sur le rivage d’une plage de la localité de Sidi M’Barek, distante d’environ cinq kilomètres du chef-lieu de la commune de Ben M’hidi. Selon des témoins oculaires, il se serait tailladé les veines avant de se jeter dans l’eau, laissant son véhicule non loin de la plage. Bien connu dans sa commune, cet architecte y était en charge de tous les projets, constructions et études. Son bureau, tout comme son domicile, venaient de faire l’objet d’une perquisition dans le cadre d’une enquête visant l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Ben M’hidi, notamment la gestion du mandat d’un ancien maire. Cet architecte aurait également subi des menaces, intimidations et pressions dont les circonstances devraient être éclaircies par les enquêtes en cours. Deux enquêtes distinctes sont en cours depuis un certain temps. La première, menée par la Gendarmerie, concerne des « magouilles » dans la délivrance d’actes administratifs, de certificats de conformité et les fameuses régularisations dans le cadre de la loi 15/08. La seconde, menée par la brigade économique de la police, porte sur des malversations liées à l’octroi de certains projets. C’est dire l’ampleur du laisser-aller et de la déliquescence dans la gestion des affaires publiques au sein de cette commune, où le bal serait mené d’une main de maître par une certaine « Madame Dalila » et une autre responsable locale, dont le conjoint, un entrepreneur, aurait réussi à s’accaparer un bon nombre de projets grâce aux tours de passe-passe des trois plis et de plusieurs registres de commerce. En attendant, les enquêtes se poursuivent, avec les auditions d’un ancien maire, d’employés des services techniques et de bien d’autres fonctionnaires.
Iheb
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