Fait rarissime sur nos terrains où le chauvinisme règne en maître : au coup de sifflet final d’un match intense, les fans de l’Entente ont chaleureusement ovationné les hommes de Billel Dziri. Ces derniers ont remporté une victoire méritée, face à une formation sétifienne en pleine dérive. Cette réaction des supporters sétifiens, à la fois connaisseurs et exigeants, traduit un ras-le-bol généralisé. D’un côté, ils dénoncent l’amateurisme du principal responsable d’un recrutement qui n’a jamais été « ciblé et judicieux » et de l’autre, ils fustigent l’attitude du « propriétaire » du club, resté sourd aux appels pressants des fans. Oubliant que le football ne se résume pas à des vœux pieux ni à des sorties médiatiques consommées, les Noir et Blanc ont une nouvelle fois manqué leur rendez-vous. Obtenir seulement deux points en trois matchs consécutifs à domicile fait grincer les dents des plus optimistes et ouvre grand la porte au doute, qui s’installe progressivement dans les rangs des partenaires de Chaâbi. Ces derniers n’ont même pas su transformer un penalty (44e) « généreux » accordé par l’arbitre Dahar, point noir d’une rencontre globalement dominée par des visiteurs dynamiques et tactiquement disciplinés. Avec quatre buts encaissés en deux rencontres successives (contre la JSK puis le PAC), la défense n’est plus le point fort des Noir et Blanc, qui errent sans repères sur le terrain. Le ratage de Gattal, qui avait la possibilité de relancer son équipe et lui permettre de boucler la première période sur une bonne note, en dit long sur l’état d’esprit d’une formation ne tenant qu’à un fil.
Une occasion manquée, encore une fois
Venus en nombre pour soutenir leurs protégés, qui avaient une opportunité en or de prendre la tête du classement, les supporters sétifiens ont été une fois de plus désabusés. Enchaînant faux alibis et performances médiocres, le staff technique élargi, mis en place par un manager général controversé, montre ses limites dans la gestion d’une équipe aussi prestigieuse que l’Entente de Sétif. Mardi soir, les jeunes du PAC ont brillé, séduisant à la fois les amoureux de beau jeu présents au stade et les téléspectateurs. Leur maîtrise technique, leur condition physique et leur maturité tactique ont fait forte impression. Ils auraient pu sceller le sort du match bien avant la superbe réalisation de Boulbina à la 72ᵉ minute. Profitant de l’apathie de leurs adversaires, les joueurs du PAC ont géré les péripéties du match à leur guise, prouvant qu’ils étaient les meilleurs sur le terrain.
Tous les voyants sont au rouge
Cette première défaite à domicile, la quatrième depuis le début de la saison, intervient après un nul contre la JSK (2-2) et quelques jours avant la réception de l’USMA, un adversaire redoutable, ce qui n’augure rien de bon. Avec déjà neuf points laissés en route au stade du 8 mai 1945, tous les voyants sont au rouge pour l’ESS. À cela s’ajoute un record peu enviable : cinq penalties manqués depuis le début de la saison. Ce doute omniprésent est la conséquence logique de la gestion approximative de Sonelgaz, qui a donné carte blanche à un « salarié » responsable d’un recrutement bâclé. La rupture entre le club et ses supporters, désormais furieux, est palpable. Sur le plan comptable, l’Aigle Noir accuse un retard de deux points par rapport à la saison dernière. À la même période (13ᵉ journée), l’ESS comptait 21 points et l’ambiance au sein du groupe était bien meilleure. Aujourd’hui, des joueurs comme Jiddou et Chikhi ne sont pas convoqués, Reguieg reste sur le banc depuis 270 minutes et Hadji, dont le transfert a coûté 800 millions de centimes, est exempté. De plus, le verrouillage de la communication empêche toute explication sur ces absences.
Le silence assourdissant de Sonelgaz
Comme souvent, Redha Bendris, le coach de l’Entente, a préféré éviter la presse après cette débâcle. Le manager général, quant à lui, continue de s’éclipser en de telles circonstances, tandis que le PDG de la SSPA/Black Eagles, tenu par l’obligation de réserve, reste muet face aux cris des supporters exigeant des changements radicaux. Privés de réponses, les fans se tournent vers les réseaux sociaux pour exprimer leur colère. Ils demandent la tête du staff technique et du manager général, dont le maintien est attribué au soutien inconditionnel du patron de Sonelgaz. La situation est donc loin d’être rose. Le classement de l’équipe, qui manque de fond de jeu et de personnalité, ne saurait masquer la gravité de la situation dans laquelle se trouve l’Aigle Noir, qui n’aura pas la tâche facile chez l’USMA, puis aux Ziban. Il n’a de surcroit plus le droit à l’erreur dans son antre…
Kamel Beniaiche
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