Comme il fallait s’y attendre, le valeureux président de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), Aziz Ghali a été incarcéré sans autre forme de procès hier par les terribles services de Abdesselam Hammouchi dans le sillage de ses déclarations sur le règlement de la question sahraouie. En effet, au pays de Mohamed VI que les médias occidentaux adorent présenter comme un “modèle d’ouverture et de liberté d’expression”, même un militant des droits d l’homme dont l’organisation est dûment agréée est jeté en taule comme un malfrat. Son péché ? Avoir tenu des propos conformes au droit international en déclarant que le règlement de la question sahraouie devrait passer par une solution mutuellement acceptable qui garantirait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Il n’en fallait pas plus au courageux président de l’AMDH de se faire arrêter hier et emprisonner au prétexte qu’il a porté atteinte à “l’intégrité territoriale” du Maroc. Cette scabreuse affaire montre et démontre que le royaume de M6 est plus que jamais allergique au respect des droits de l’homme qu’il viole impunément au nez et à la barbe de la communauté internationale notamment dans les territoires sahraouis occupés. Aussitôt après son arrestation et sa mise derrière les verrous, les médias en ordre du makhzen se sont acharnés sur Aziz Ghali en le présentant comme un “traître” qui a ” porté atteinte à l’unité nationale” pour le simple fait d’avoir osé défendu le droit du peuple sahraoui. Évidemment, les aboyeurs du makhzen n’ont pas manqué de désigner ce défenseur des droits de l’homme d’être à la “solde d’Alger”. Voilà donc à quoi ressemble dans la vraie vie le Maroc que ses amis occidentaux nous présentent comme le champion du progressisme ! Quelle imposture ! Arriver à emprisonner un militant d’une association des droits de l’homme est une preuve formelle qu’au royaume de Mohamed VI nul n’est à l’abri des barbouzeries de la sinistre DGED qui sait se montrer impitoyable à l’égard de tous ceux qui osent lever le voile sur la réalité des droits de l’homme dans ce pays. On comprend mieux pourquoi le makhzen refuse obstinément, avec l’appui de ses alliés occidentaux au conseil de sécurité, que la clause du respect des droits de l’homme soit incluse dans la mission de la Minurso. Et pour cause ! Les centaines de militants sahraouis croupissent depuis des années dans les geôles du roi dont beaucoup sont condamnés à des peines de très longue durée. C’est aussi le triste sort réservé aux animateurs du Hirak du Rif dont le plus emblématique Nacer Ezzefzafi condamné à 20 ans de prison. Aziz Ghali va donc payer cher son audace de mettre les mots sur le maux du peuple sahraoui. Question à un dirham dévalué : où sont les instances internationales chargées de la protection des droits de l’homme et tous ces pays occidentaux si prompts à braquer leurs projecteurs sur l’Algérie, et la Russie par exemple et détourner le regard quand il est question des colonisateurs comme le royaume expansionniste et l’entité sioniste ?
Par Imane B.
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