La principale affiche de l’avant-dernière journée de Ligue 1 Mobilis survient alors que la formation phare d’Aïn El Fouara traverse une crise profonde. La réception de l’USMA intervient après la contre-performance contre la JSK et la cuisante défaite face au PAC, qui a exacerbé les craintes des supporters. Ces derniers redoutent pour leur équipe, désormais en « soins intensifs ». Aborder un tournant aussi décisif quatre jours seulement après une grande désillusion, et ce à domicile, constitue un défi majeur pour les coéquipiers de Chaâbi. La perte de confiance et le désaveu des supporters, surnommés l’« armée noire », pèsent lourdement. Ces derniers dénoncent un « bricolage » érigé en stratégie de recrutement soi-disant « ciblée et judicieuse ». Dans ce contexte, la remobilisation d’un groupe moralement affecté représente un véritable défi, pour un staff technique qui semble lui aussi avoir perdu ses repères. Un immense travail psychologique attend donc Redha Bendris et ses collaborateurs, qui doivent impérativement revoir leur schéma tactique, ajuster le onze de départ et inculquer la « grinta » à une équipe n’ayant plus droit à l’erreur. La mission s’annonce d’autant plus ardue que la phase aller a été marquée par un jeu décousu, une condition physique aléatoire et des ratés répétitifs, notamment sur penalty.
Un effectif décimé par les blessures
Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’effectif sétifien sera diminué pour ce choc. En plus des absences de Djahnit et de Nouri Amir, forfaits depuis des mois, Hadji est out en raison d’une grippe. Boubaker et Messaoud Salem sont incertains, à cause de problèmes aux adducteurs, tandis que le Malien Jiddou, absent depuis cinq matchs, semble proche d’un départ. La situation n’est guère meilleure pour les latéraux Reguieg et Chikhi, mis à l’écart par des choix techniques faisant le bonheur de certaines recrues, comme Boukerma, Kossi, Benkhelifa, Mouley et Hadji, n’ayant gagné le moindre point ou galon. Au lieu d’un mea culpa, Bendris, qui continue à bouder une presse locale ne caressant pas dans le sens du poil, préfère incriminer les anciens dirigeants, qu’il juge responsables des déboires actuels de son équipe, buvant le calice jusqu’à la lie. Face à l’USMA de Nabil Maâloul, qui ne se déplacera pas à Sétif en simple touriste, les débats s’annoncent compliqués. L’ESS devra non seulement gérer la pression de son public, mais aussi un adversaire redoutable. Comme le football est imprévisible, nul n’est en mesure d’imaginer le scenario des retrouvailles entre ententistes et usmistes, qui se dérouleront à guichets fermés. Les partenaires de l’ex-ententiste Saadi Redouani seront accompagnés et soutenus par un important contingent de supporters vêtus de rouge et de noir, venant défier le froid glacial sévissant ces jours-ci dans la capitale des haut-plateaux, où le thermomètre descend le plus souvent au-dessous du zéro en fin de journée.
Les supporters montent au créneau
Sur le plan psychologique, la situation risque de se détériorer encore davantage. Les supporters, excédés par la tournure des évènements et la fuite en avant des principaux responsables du flop, ont exprimé leur colère mercredi au stade du 8 Mai 1945. Selon un témoin, ils réclament des changements à tous les niveaux : départ du manager général controversé, limogeage du staff technique ayant montré ses limites, et réforme en profondeur puisque, même les autres catégories sont, le moins que l’on puisse dire, « contaminées » par la série des mauvais résultats. D’après notre contact, avant-hier jeudi, une confrontation plus calme a eu lieu entre un groupe de fans et des membres du staff. Pendant ce temps, le propriétaire du club, le groupe Sonelgaz, basé à Alger, reste silencieux. Pourtant, il devient urgent de réagir pour mettre fin à cette glissade. Une question nous taraude l’esprit : le principal cadre dirigeant de Sonelgaz, qui avait promis de faire de l’ESS un club professionnel exemplaire, mettra-t-il un terme à cette récréation qui n’a que trop duré ?
Kamel Beniaiche
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