Les intentions des responsables de l’un des géants de l’industrie malaisienne se précisent. « Je suis venu dans le but d’investir en Algérie et d’explorer les opportunités nous permettant d’élargir nos activités dans l’industrie de l’aluminium dans un premier temps, avant de nous lancer dans des projets agricoles ou miniers », a déclaré avant-hier jeudi le P.-D-G du groupe Lion, à l’issue de l’audience qui lui a été accordée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’engagement pris en juillet dernier par les Malaisiens d’investir gros en Algérie prend ainsi les contours d’une décision officielle, qui se traduira durant les quelques années à venir par l’injection de 8 milliards de dollars dans des projets structurants, assurant l’emploi à 10.000 personnes. Et c’est de bon augure, pour un pays qui aspire à remonter la pente et à se maintenir à un niveau économique porteur. En se tournant vers certains pays du Sud-est asiatique, l’Algérie a peut-être trouvé la meilleure formule du partenariat gagnant-gagnant. Galvaudé à l’extrême à une certaine époque, ce concept est de nouveau mis en scène pour une matérialisation plus efficace. Dans ce cas, la Malaisie constituerait un modèle à suivre pour l’Algérie, rien qu’au regard du saut spectaculaire qui a catapulté ce pays asiatique dans l’univers des nations développées. D’autres facteurs favorisent une telle approche, susceptible d’offrir à l’Algérie l’occasion de se démarquer définitivement du sous-développement en se libérant du « chantage » exercé par certaines entités européennes. L’implication d’une telle entreprise dans le décollage économique du pays offrira aux Algériens la possibilité de s’inspirer d’une culture très compatible avec la leur. Maintenant, c’est aux pouvoirs publics de convaincre leurs potentiels partenaires des bonnes assises des nouvelles lois concernant les Investissements Directs Étrangers (IDE) et d’élargir en même temps l’horizon, devant une prospection dynamique vers des pays dont l’apport était insoupçonnable il y a deux décennies. La Malaisie fait assurément partie de ceux-là et il y a là comme une occasion historique pour se libérer une bonne fois pour toutes de la dépendance du commerce des hydrocarbures. Par ailleurs, l’expérience des Malaisiens pourrait ouvrir des perspectives aux pays de la 2e génération des « nouveaux tigres ». Le groupe malaisien a déjà entamé les procédures d’inscription du portefeuille de projets auprès de l’AAPI, d’autant que le groupe Lion avait déjà entamé la création de son entreprise en Algérie l’été passé. Les responsables du groupe ont ainsi été rassurés sur les bonnes conditions d’investissement et la volonté sincère de les accompagner. Le portefeuille du groupe comprend des projets d’exploitation de ressources minières, comme l’aluminium et les minerais de fer destinés à l’exploitation industrielle, qui seront réalisés en deux phases. La première phase concerne le transfert de l’unité de production de la fonte de briquetage à chaud avec une capacité de 1,7 million de tonnes par an de la Malaisie vers l’Algérie, et la réalisation d’une nouvelle unité de production de paillettes avec une capacité de 4 millions de tonnes par an, et ce à la faveur d’un investissement d’une valeur globale de 3,7 milliards de dollars. La deuxième phase porte sur la concrétisation du projet de production de l’alliage d’aluminium et la réalisation d’une centrale électrique de haute capacité, pour garantir l’autoproduction énergétique.
M. M.
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