Dans une initiative sans précédent en matière de réinsertion sociale, onze anciens détenus ont été recrutés, mercredi 18 décembre, par l’Entreprise Régionale de Génie Rural (ERGR) de Batna. Cette démarche novatrice s’inscrit dans le cadre d’une convention signée entre le secteur de la justice et l’entreprise, marquant ainsi une étape décisive dans la politique de réinsertion prônée par le ministère de la Justice. « Nous avons brisé un tabou en ouvrant les portes du monde du travail à des ex-détenus », déclare le juge d’application des peines de la Cour de Batna. Il précise que cette expérience pionnière est le fruit d’une prise de contact avec divers établissements, aboutissant à cette convention avec l’ERGR qui a accepté d’offrir onze postes contractuels. Pour le directeur des services extérieurs chargés de la réinsertion sociale des détenus, cette première vague de recrutements augure d’autres opportunités similaires : « Cette initiative vise à permettre aux ex-détenus d’entrevoir l’avenir sous de meilleurs auspices. Une personne ayant purgé sa peine ne doit pas être exclue de la société ; elle mérite une chance de s’y réintégrer pleinement ». Les bénéficiaires de ce programme témoignent de son impact significatif. « Après 17 années d’incarcération, je suis enfin en mesure de gagner ma vie dignement », confie l’un d’entre eux, soulignant les difficultés habituelles de recrutement auxquelles font face les anciens détenus. Un autre bénéficiaire, diplômé durant sa détention, exprime sa gratitude : « Je ne souhaite que travailler. Cette opportunité me permet non seulement de travailler, mais aussi de tourner la page, d’oublier le passé et de penser à l’avenir ». Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de réinsertion sociale. Le système pénitentiaire algérien, structuré en quatre catégories d’établissements spécialisés, comprend des centres pour mineurs, des structures de prévention, des établissements de rééducation et des centres de réadaptation. Certaines de ces infrastructures sont spécifiquement dédiées à la formation aux métiers agricoles, offrant aux détenus un environnement propice à leur future réinsertion. L’établissement pénitentiaire en milieu ouvert de Boukaâbane, situé dans la commune d’Oued Chaâba, dans la wilaya de Batna, illustre parfaitement cette approche. Cette structure accueille des détenus en fin de peine ayant démontré une conduite exemplaire, leur permettant de participer à des activités agricoles d’intérêt général.
Nasreddine Bakha
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