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 Ligue 1 Mobilis : Quand l’Entente perd plus que des points

Oubliant qu’un match ne se termine qu’au coup de sifflet final, les hommes de Nabil Maâloul, croyant avoir assuré l’essentiel grâce au but inscrit à la 32 minute par l’ancien ententiste Ghacha, ont finalement dû se contenter du match nul dans le temps additionnel. C’est le lutin Bouchama, qui à la 90+10, a surpris l’infortuné Benbot, peu sollicité durant la rencontre.

Ce partage des points restera longtemps en travers de la gorge des Usmistes, victimes d’une coûteuse déconcentration et de la passivité de leur charnière défensive, impuissante face à l’égalisation inespérée des Noir et Blanc. Les deux points perdus au 8 mai 1945 vont leur faire mal au moral, eux qui n’ont pu mettre à profit le doute de locaux en perte de vitesse. Ce dernier match de l’année à domicile marque une troisième déconvenue consécutive pour l’Entente. Avec ce nul, l’Aigle Noir perd de précieux points, onze exactement, au stade du 8 mai 1945. Les deux derniers face à des Algérois, pourtant bien en place, et qui avaient dominé la première mi-temps, conclue par une avance minimale, mais insuffisante au tableau d’affichage. Profitant des espaces laissés par un ESS en grande difficulté, les partenaires de Redouani ont posé leur jeu, occupé l’entrejeu et imposé leur rythme, mettant à mal une équipe sétifienne amorphe après l’ouverture du score. Cependant, tombant dans la facilité, les Algérois n’ont pas su tuer le match en seconde période, laissant filer une victoire à leur portée, au grand dam de leurs nombreux supporters venus braver le froid glacial de Sétif, où le thermomètre n’a pas dépassé les 7 °C.

La pelouse calcinée et transformée en dépotoir

La dernière sortie médiatique de Redha Bendris, désormais sur la sellette, tout comme le très contesté manager général, a mis le feu aux poudres. Excédés, les socios ont exprimé leur mécontentement avec véhémence. Leur ras-le-bol s’est traduit par un incident à la 47 minute : des fumigènes ont été lancés sur la pelouse, forçant l’arbitre Boukhlafa à interrompre la rencontre. Moins de dix minutes plus tard, une nouvelle salve de fumigènes et de projectiles a encore interrompu le match, transformant la pelouse en véritable dépotoir. Condamnables à plus d’un titre, ces débordements risquent de coûter cher à l’ESS, qui pourrait entamer la phase retour sous le régime des huis clos.

La faillite d’une intersaison désastreuse

Les déconvenues de l’ESS en cette fin de phase aller ne sont ni un hasard ni une fatalité. Elles découlent d’une intersaison marquée par des choix douteux et des recrutements de joueurs libérés par leurs précédents clubs. Les Hadji, Ferhani, Boukerma, Mouley, Bacha, Jiddou et Reguieg, clairement en deçà du niveau requis pour porter le maillot noir et blanc, illustrent cet échec. La gestion du propriétaire du club, qui a confié les rênes de l’équipe à un technicien inactif depuis plus de cinq ans, a porté un coup fatal à l’Aigle Noir. Les méthodes de Bira, visant à couper l’équipe de son environnement naturel, sont à l’origine de cette déroute. Pour redresser la barre, une purge s’impose : revoir en profondeur le volet technique, mettre fin à la «rente» d’un staff élargi mais incompétent et enfin opérer des changements structurels, pour redonner à l’Entente Sportive de Sétif sa grandeur.

Kamel Beniaiche

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