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Nouveau round pour la normalisation avec Israël : Les Américains mettent la pression sur la Syrie

Moins de 15 jours après la chute du régime de Bachar Al Assad, la situation reste confuse en Syrie et les nouvelles autorités de Damas, qui n’ont montré aucun signe d’inquiétude par rapport aux bombardements ciblés effectués durant plusieurs jours par l’armée israélienne, semblent surtout préoccupées par l’évolution des contacts avec les Américains et leurs alliés. L’euphorie populaire des premiers jours s’est estompée, pour laisser la place aux questionnements et à l’incertitude. À Deraa, l’armée israélienne a ouvert le feu sur des manifestants qui réclament la fin de sa présence militaire. L’entité sioniste y a installé un poste militaire sur une ancienne base de l’armée syrienne abandonnée et a interdit aux agriculteurs locaux d’accéder à leurs champs. Dans les régions à majorité kurde, les combats se poursuivent, entre groupes proturcs et Kurdes syriens, autour de la ville emblématique de Kobané. Mais à Damas, les discussions entamées entre ceux qu’on appelle les nouveaux maîtres de la Syrie et les délégations occidentales sont inscrites à un niveau où les revendications populaires immédiates sont exclues. Avant-hier vendredi, une première rencontre a eu lieu entre une délégation américaine et Ahmed Al Chareh, connu jusqu’à présent par son nom de guerre, Abou Mohammad Al Jolani. Barbara Leaf, responsable du Moyen-Orient au sein du département d’État et ancienne ambassadrice des USA aux Émirats arabes unis entre 2015 et 2018, dirige la délégation américaine et a annoncé que Washington a abandonné l’offre de récompense pour l’arrestation du nouveau dirigeant syrien. « Sur la base de notre discussion, je lui ai dit que nous abandonnions l’offre de récompense pour son arrestation, en vigueur depuis quelques années », a-t-elle déclaré, indiquant avoir fait part au « nouveau dirigeant syrien » de la « nécessité cruciale de veiller à ce que les groupes terroristes ne puissent pas constituer une menace à l’intérieur de la Syrie ou à l’extérieur, y compris pour les États-Unis et nos partenaires dans la région » ! Quelles conclusions tirer de ces déclarations ? Nul besoin d’extrapolations pour comprendre que le premier partenaire concerné des Américains dans la région est l’entité sioniste. « Il s’est engagé à le faire », a affirmé la responsable américaine, tout en qualifiant l’ex-membre de Daech de « pragmatique ». De leur côté, les médias israéliens se sont empressés, le même jour, de présenter les nouvelles autorités à Damas comme étant « déterminés à vouloir contribuer à la paix régionale et construire des partenariats stratégiques avec les pays de la région ». L’entité sioniste n’est pas mentionnée pour l’heure, pour des raisons liées à l’agenda. « La partie syrienne (…) a indiqué que le peuple syrien se tenait à distance égale de l’ensemble des pays et des parties dans la région et que la Syrie refuse toute polarisation », a ajouté le nouveau pouvoir syrien dans un communiqué. « Les événements régionaux, l’intention de la Syrie d’adopter une politique de bon voisinage et l’importance des efforts communs dans la lutte contre le terrorisme ont aussi été abordés », toujours selon l’ambassade américaine.

Mohamed Mebarki

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