La première conférence des chefs des services de renseignement militaire des pays voisins de la Libye, qui s’est tenue avant-hier samedi à Tripoli, « renforcera le partenariat, examinera les questions de sécurité et les développera au profit de la sécurité régionale collective de nos pays et de la région », a déclaré le général Mehrez Djeribi, Directeur Central de la Sécurité de l’Armée (DCSA). « La conférence est une occasion d’échanger des visions et de discuter de sujets d’intérêt commun, et confirme notre désir commun de parvenir à la paix et à la stabilité aux niveaux régional et international », a ajouté le responsable algérien lors de la séance d’ouverture, selon l’agence de presse libyenne (WAL). La conférence est une initiative de la Libye visant à établir un forum de sécurité pour renforcer les partenariats sécuritaires et militaires, ouvrir des canaux de communication pour échanger des informations dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, discuter des risques et menaces communs, et protéger les frontières, a encore indiqué Djeribi, qui a estimé que les changements géopolitiques internationaux, en particulier dans la région du Sahel et au Moyen-Orient, « pèsent lourdement sur la sécurité et la paix dans notre voisinage régional, ce qui nécessite des efforts concertés pour renforcer nos capacités de renseignement, afin de défendre nos pays ». Et de souligner que les développements au Moyen-Orient, en particulier les crimes de guerre commis par l’occupation sioniste contre les Palestiniens pendant 14 mois, auront des répercussions et des implications sur la région et notre environnement immédiat, compte tenu de l’ampleur des menaces qui sont attendues dans l’avenir. À cet égard, le chef de la délégation algérienne a réitéré la disposition de son pays à coordonner étroitement avec les participants à la conférence, afin d’assurer le succès des initiatives visant à faire face aux menaces qui pèsent actuellement sur les pays voisins, ainsi que sa volonté de créer les conditions nécessaires à la résolution des conflits régionaux par une politique de non-ingérence dans les affaires d’État, de bon voisinage et de résolution des problèmes par le dialogue et la consultation. En conclusion, il a exprimé l’espoir que la Libye connaisse la stabilité et la sécurité, dans le cadre d’un projet libyen-libyen à même de répondre à la volonté du peuple. Cette réunion des services des renseignements des pays voisins de la Libye se tient à un moment où ce pays ne parvient pas à sortir de la crise multidimensionnelle née du renversement du Colonel Kadhafi en 2011. À cause des interférences étrangères (la Russie, la Turquie, la France, les Émirats arabes unis…), le pays est divisé en deux. D’une part, une autorité installée à Benghazi, à l’Est, sous la direction du Maréchal Khalifa Haftar et de l’autre le gouvernement d’Abdelhamid Debieba, installé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale. Chacun gère une partie du pays, sans pouvoir arriver à s’entendre sur une feuille de route politique pour installer une autorité légitime, qui réunit tous les Libyens. Au sujet du Sahara Occidental, dernière colonie d’Afrique, le Général Djeribi a rappelé que la persistance de la colonisation de ce territoire par le Maroc « constitue une menace pour la sécurité de notre région » et a plaidé pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Akli Ouali
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