Quoi de plus paradoxal et navrant que de découvrir que l’un des sites de savoir, conçu pour assurer la relève et l’avenir et regroupant la « crème » du pays, se trouve dans un état déplorable, le moins que l’on puisse dire. Il s’agit du bâtiment abritant la faculté de droit et des sciences politiques du pôle universitaire d’El Bouni. En réalité, comme nous l’avons constaté sur les lieux, l’impression de laisser-aller et d’abandon se dégage dès que le visiteur accède au troisième étage réservé à l’administration du campus. Celui-ci se trouve bel et bien dans un état hideux et désolant, avec des fuites d’eau de pluie qui coulent des plafonds et des murs des bureaux et couloirs, causant d’importantes flaques d’eau. Pour boucler la boucle, les conditions de travail des employés et des étudiants deviennent particulièrement choquantes à chaque épisode pluvieux. Pour s’enquérir de la gravité de la situation, il suffit de faire une tournée au troisième étage de cette faculté pour constater de visu la dégradation de la bâtisse. Pour faire face aux dégâts, les travailleurs placent systématiquement des bidons afin d’éviter que l’eau qui tombe des plafonds ne se disperse dans tous les bureaux. Interrogés, les employés ont beaucoup à dire sur les problèmes quotidiens rencontrés. Ils affirment avoir signalé à maintes reprises cette situation catastrophique aux responsables. Mais la situation n’a pas changé d’un iota depuis des années. La bâtisse en question présente deux visages contradictoires. Vue de l’extérieur, cette faculté donne l’allure d’un édifice moderne. Vue de l’intérieur, elle incite à tirer la sonnette d’alarme. Ce lieu de science et d’érudition mérite un meilleur sort.
B. Salah-Eddine
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