Peut-on raisonnablement priver des sportifs en compétition, appelés à se déplacer, du moyen de transport nécessaire, surtout lorsque celui-ci est disponible ? C’est ce qui se passe à Oued Cheham, où la municipalité a décidé de ne plus mettre le bus communal à disposition des footballeurs du club local, le Chabab Riadhi Baladiat Oued Cheham (CRBOC). Les autorités justifient cette décision par un incident survenu lors d’un déplacement au cours duquel une altercation entre joueurs, impliquant également des spectateurs, a endommagé les vitres du bus. Pourtant, après vérification, il s’est avéré qu’un seul carreau a été réellement cassé. Est-ce une raison valable pour pénaliser toute une équipe de jeunes sportifs et de les forcer à recourir au transport privé ? Cette décision pourrait bien compromettre la pérennité du club. En effet, évoluant en Régionale 2, le club effectue des trajets pouvant atteindre 100 kilomètres. Avec des finances déjà très limitées, la seule subvention reçue de la municipalité ne suffit pas à couvrir ces frais, particulièrement si l’équipe doit recourir à des solutions de transport alternatives, qui sont bien souvent onéreuses. Mohamed Tahar Mouaizia, le président du club, a exprimé ses inquiétudes : « Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Si la commune ne nous aide pas, nous risquons de déclarer forfait pour le reste de la saison. Dépenser près d’un million de centimes pour chaque déplacement, parfois pour une seule catégorie, avec nos moyens actuels ? C’est intenable… ». À cela s’ajoute un autre problème de taille : l’absence d’un stade homologué à Oued Cheham, le terrain local ne répondant pas aux normes requises pour y tenir des compétitions. Lorsque le club a sollicité l’utilisation du stade de la daïra, il a fait face à une demande financière exorbitante : six millions de centimes par match, pour toutes les catégories. Un montant tout simplement inaccessible pour un club de régionale 2. Comment alors encourager l’activité sportive et offrir aux jeunes des alternatives, si les pouvoirs publics n’apportent aucun soutien concret ? En refusant d’accompagner le CRBOC, la municipalité met en péril l’avenir du club et, par extension, celui de nombreux jeunes passionnés de football de la région.
Hamid Fraga
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