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Place à la qualité !

La décision du président de la République d’approuver un nouveau projet de loi, visant à transformer le cadre législatif des employés du secteur de l’éducation nationale, est assurément une très bonne nouvelle. Des millions de travailleurs de ce secteur stratégique, longtemps déclassés socialement et déconsidérés dans l’échelle des valeurs, vont enfin recouvrer leurs droits et jouir de statuts conformes à la noblesse de la mission qui leur est assignée. C’est un très bel acquis pour la famille de l’éducation, qui réclame depuis des années qu’on veuille bien s’occuper d’elle comme on le fait avec les autres catégories professionnelles. C’est désormais chose faite, au grand bonheur des fonctionnaires de l’éducation nationale, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur soulagement d’être enfin appréciés à leur juste valeur. Concrètement, les personnels du secteur vont bénéficier de majorations salariales oscillant entre 3.000 et 12.000 dinars et surtout de la possibilité de prendre leurs retraites à partir de 55 ans, voire 50 ans pour les femmes, compte tenu de la pénibilité du métier. Au-delà de l’impact social de ces nouveaux statuts, il y a lieu de souligner la réparation d’une injustice qui a trop longtemps duré et que subit le personnel de l’éducation, notamment ceux de l’encadrement pédagogique, qui sont devenus les parents pauvres de la fonction publique en matière de rémunération. Les conséquences de ce déclassement social et professionnel ne se sont d’ailleurs pas fait attendre, en témoignent les résultats catastrophiques constatés à la fin de chaque année scolaire. En effet, jamais l’échec scolaire n’a atteint un pic aussi menaçant pour l’institution de l’éducation. Des bataillons d’enfants quittent prématurément l’école, avant même d’assimiler les connaissances élémentaires. Les résultats du baccalauréat montrent et démontrent la sinistrose de l’école algérienne, incapable de réussir un bond qualitatif, avec à la clé plus de 50 % des recalés qui vont grossir annuellement les rangs des désœuvrés et pire encore des délinquants, qui constituent un énorme fardeau pour la collectivité nationale. La revalorisation du statut des personnels enseignants est donc de nature à booster leur énergie et leur mental, pour qu’ils puissent se consacrer entièrement à l’accomplissement de leur mission. Faut-il rappeler que le développement des nations se mesure à l’excellence de leur système éducatif, qui forme des générations dorées, à même de servir leur pays de la meilleure manière qui soit ? L’ignorance n’a jamais produit l’excellence, bien au contraire. Maintenant que les pouvoirs publics ont levé l’hypothèque du statut et de ce qui va avec, il est crucial de sévir contre le phénomène des « cours de soutien », qui prennent l’allure d’un commerce odieux imposé aux parents d’élèves, contraints de payer le prix fort pour sauver la scolarité de leur progéniture, mise entre parenthèses par des enseignants irresponsables et soucieux de bonifier leur fin de mois, au détriment de l’avenir des élèves. L’État est mis en demeure de sévir contre cette pratique, indigne de la noblesse du métier d’enseignant.

Par Imane B.

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