Le procès du désormais ex-maire d’El-Hadjar et de quelques membres de son entourage s’ouvrira aujourd’hui, jeudi 26 décembre, au matin, au tribunal d’El-Hadjar, apprend-on de source crédible. L’accusé est poursuivi, selon certaines indiscrétions, pour plusieurs délits. Il s’agit notamment d’abus de fonction, d’attribution de privilèges injustifiés à autrui, et d’établissement d’actes non conformes à la législation en matière d’égalité entre les élus et de transparence des transactions. Ces poursuites sont conformes à la loi 26 alinéa 1 et à la loi 33 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Il est à rappeler que le 11 septembre passé, le juge d’instruction de la deuxième chambre du tribunal d’Annaba avait auditionné le maire et le secrétaire général de la municipalité d’El-Hadjar. Les deux responsables ont été cités dans des affaires d’abus de pouvoir, de détournement de deniers publics et d’octroi d’indus avantages. Il se murmure que l’enquête diligentée pour la circonstance aurait révélé d’importants dépassements dans la gestion des affaires de la municipalité. Ces irrégularités auraient entraîné de graves préjudices financiers au Trésor public. Le principal mis en cause, d’obédience Hamas, avait fait l’objet en mars dernier d’un désaveu massif de ses pairs. Ces derniers avaient exigé son départ immédiat en décidant de geler leurs activités au sein de cette assemblée. Il avait ensuite été suspendu par le wali. Les contestataires ont reproché au maire plusieurs manquements, particulièrement son manque d’initiative concernant le développement local et la dilapidation de deniers publics. Ces accusations portent notamment sur l’octroi de marchés douteux, avec la complicité d’un cadre de l’administration de l’Assemblée Populaire Communale (APC), ainsi que sur la non-validation des cahiers des charges par la commission, notamment en matière d’achats.
La colère gronde à Tréat…
Ce n’est pas la joie du côté des bourgs des frères Hamouda et du chahid Keroui Hamadi, dans la commune de Tréat (Berrahal). La colère couve au sein des habitants de ces deux zones d’ombre, livrées à l’abandon. Selon des représentants des habitants qui se sont présentés à la rédaction du journal, la raison principale est l’annulation du projet de réalisation d’une route d’une longueur de 1.200 mètres reliant les deux cités. Pourtant, affirment-ils, ce projet avait été accordé dans le cadre de la Caisse de Solidarité et de Garantie des Collectivités Locales (CGSCL) 2024 par le wali lors de sa visite sur les lieux, et l’enveloppe financière réservée à la réalisation de ce tronçon routier avait été dégagée. Les habitants de ces deux bourgs, qui ont beaucoup à dire sur leurs difficultés quotidiennes, crient du fond des tripes à qui veut les entendre sur la « hagra » de la part d’un élu du peuple. Ils interpellent Abdelkader Djellaoui pour l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. Contacté à ce sujet, le maire de la commune de Tréat décline toute responsabilité, imputant la faute sur une commission de la daïra de Berrahal. Celle-ci aurait, selon le maire, jugé que l’opération de financement de la réalisation de cette route coûterait trop cher à l’État. Ainsi, depuis un certain temps, plus précisément depuis les dernières décisions du président de la République Abdelmadjid Tebboune, les langues commencent à se délier au niveau de certaines communes, comme Tréat, El Bouni et Sidi Amar, dont les assemblées sont qualifiées de « conglomérats mafieux ». On parle de détournements de deniers publics, de passe-droits, de laisser-aller, de mauvaise gestion, etc. Aux yeux de nombreux responsables, qui ont qualifié la situation de certaines APC de « bombe à retardement », le dépoussiérage des dossiers, notamment ceux ayant trait aux attributions des bons de commande de projets et d’achats d’équipements, pourrait permettre de révéler des irrégularités et des élus indélicats.
B. Salah-Eddine
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