La dernière session ordinaire de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) de Sétif a été riche en contenu. L’adoption du budget primitif de la wilaya pour l’exercice 2025 constituait le principal point à l’ordre du jour de ce conclave, tenu dimanche 22 décembre. L’Est Républicain a suivi les travaux, qui se sont étendus sur plus de dix heures. Dans son discours inaugural, le wali, Mustapha Limani, a donné un aperçu des recettes générées par la fiscalité. Celles-ci s’élèvent à 267 milliards de centimes pour le prochain exercice, contre 276 milliards l’année précédente, soit une baisse de neuf milliards. Avec l’apport de la Caisse de garantie et de solidarité des collectivités locales, estimé à 116 milliards, et d’autres sources, le budget de gestion atteint 383 milliards. Concernant le chapitre équipement, les recettes s’élèvent à 116 milliards, représentant 42 % du budget de gestion. Ce budget a fait l’objet de plusieurs interventions des membres de l’APW, bien que certains aient manifestement dévié du sujet principal. Les principaux axes seront détaillés dans un prochain article. La session a également mis en lumière les défaillances de plusieurs secteurs, notamment celui des résidences universitaires. De nombreuses structures d’accueil ne remplissent plus leurs fonctions, n’offrant pas les conditions d’hébergement optimales aux milliers de résidents, confrontés à divers problèmes. Certaines structures nécessitent des réhabilitations majeures, ce qui exige des financements colossaux. C’est le cas de la résidence universitaire Saïd Boukhrissa, dépendant du premier campus de l’université Ferhat Abbas (Sétif-1). Cette résidence, s’étendant sur plus de sept hectares et offrant une capacité de 2.000 lits, est fermée depuis 2012. Les installations – chauffage, étanchéité, électricité, réseau d’eau potable, restaurant central et chambres des huit pavillons – sont en ruines, aggravant une situation déjà complexe. La mise à niveau de la structure devant mettre un terme au déficit en capacité d’accueil exige des milliards. La résidence précitée n’est pas un cas isolé. Sachant que la situation n’est guère meilleure dans d’autres résidences comme Fatima Zohra Bensamra et Meriem Bouattoura, où l’étanchéité des pavillons et les sanitaires laissent à désirer. La résidence du 24-Avril, inaugurée en 1984, connaît également une détérioration alarmante : murs lézardés, chauffage central défaillant et réseaux d’assainissement et d’eau potable en mauvais état. La première résidence de l’université Ferhat Abbas, à savoir la cité du 19-Mai 1945, mise en service en 1978, est un exemple éloquent de cette dégradation généralisée. D’une capacité de 1.275 lits, elle nécessite une réhabilitation complète, incluant la restauration de son étanchéité, la réparation de son réseau d’assainissement et la révision de son réseau électrique. La résidence Hocine Hachemi, plus connue sous le nom de « Samo », dédiée aux jeunes filles, illustre également le manque criant d’équipements de base (lits, tables, couvertures, placards, matelas, etc.). Deux pavillons y sont fermés, en attendant une expertise qui tarde à venir. La résidence universitaire Khathir Layachi, rattachée à l’école supérieure Messaoud Zeghar d’El Eulma, est, elle aussi, dans une situation critique. Sur une capacité théorique de 2.000 lits, seuls cinq pavillons fonctionnent actuellement, offrant 1.000 lits. L’autre moitié, soit cinq pavillons de 500 lits, n’est toujours pas réalisée car elle est frappée de gel depuis des années. Le restaurant, bien que réalisé, n’est toujours pas équipé, et le réfectoire central ne peut répondre à la demande croissante. La commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle de l’APW a également pointé les problèmes de sécurité dans les résidences universitaires. À l’université Dr Mohamed Debbaghine (Sétif-2), la présence de groupes d’oisifs à proximité des résidences inquiète et perturbe les étudiantes à leur sortie. Amer, le constat demeure sans réponse, sachant que la réhabilitation des structures de l’éducation nationale (paliers moyen et secondaire) et de l’enseignement supérieur n’est pas du ressort des autorités locales. Elle relève des ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur. Selon des responsables des deux universités de Sétif, leur tutelle n’a toujours pas débloqué les fonds nécessaires pour la réhabilitation de la résidence Said Boukhrissa, principal point noir des structures d’accueil. Parlant sous le sceau de l’anonymat, nos interlocuteurs révèlent : « Hormis les huit milliards destinés à la réhabilitation de l’étanchéité des résidences d’El Bez et les 50 milliards débloqués pour un problème d’électricité à Sétif-2, nous n’avons rien reçu pour Said Boukhrissa en dépit des écrits transmis à la tutelle ».
Kamel Beniaiche
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