Lors d’une séance tenue le jeudi 26 décembre, à l’assemblée populaire nationale, le député Abdelkrim Benkhellaf, représentant la circonscription électorale de Constantine, a interpellé à travers une question orale le ministre de la Santé sur l’état du nouveau Centre Anti-Cancer (CAC), situé au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Benbadis. Ce questionnement, déposé en mai 2022, a mis en lumière les retards et les dysfonctionnements qui entourent ce projet, qui a mis près de 19 ans à voir le jour, où il a vu défiler neuf ministres et dix directeurs sans parler des enveloppes financières faramineuses qui lui ont été consacrées. Le député, présent lors de l’inauguration récente du centre, a salué les efforts de l’État pour relancer ce projet crucial pour la santé publique. Cependant, il a exprimé son inquiétude quant à la situation actuelle des patients atteints de cancer, qui se sentent déçus par ce qu’ils appellent le « projet inauguré mais inactif ». Parmi les problèmes soulevés, on note l’absence de chauffage, qui n’a été résolu qu’avant une semaine, ainsi que le manque d’approvisionnement en oxygène pour les étages supérieurs, une lacune qui a été découverte tardivement. D’autres préoccupations incluent le dysfonctionnement de l’ascenseur, qui ne peut même pas transporter un lit d’hôpital, et l’absence de mise en service du nouvel accélérateur linéaire, qui reste hors d’usage. De plus, le scanner n’est toujours pas opérationnel, et des fuites dans la plomberie ont été signalées dans presque toutes les chambres. Le centre ne dispose pas non plus d’une ligne téléphonique fonctionnelle, ce qui complique la communication entre les médecins et les différents services. Le député a également évoqué des problèmes de corruption et de mauvaise gestion qui ont entaché ce projet, appelant à une enquête approfondie pour faire la lumière sur les malversations qui ont pu se produire. Il a souligné que le manque de responsabilité et de surveillance a conduit à une situation où les patients sont les principales victimes de ces négligences. En réponse aux préoccupations soulevées, le ministre a tenté de rassurer le député, mais ce dernier a exprimé des doutes quant à l’avenir du centre, rappelant les échecs passés, notamment celui du service de maternité de l’hôpital, qui n’a toujours pas bénéficié des rénovations promises. Le député a conclu en insistant sur la nécessité d’un engagement accru pour améliorer les infrastructures de santé à Constantine, afin de redonner à cette ville son statut historique et de garantir des soins de qualité à ses habitants. La situation actuelle du CAC est un appel à l’action pour les autorités, afin de transformer ce projet en un véritable atout pour la santé publique dans la wilaya et la région.
Rafik S.
Partager :