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 Un quota de 310 unités annulé : Le logement dans tous ses états à Sétif

Comme annoncé dans l’une de nos dernières éditions, la dernière session de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) a abordé plusieurs sujets d’importance, notamment celui du logement. Les membres de la commission de l’urbanisme et de l’habitat ont mis en lumière un paradoxe frappant : d’un côté, les efforts considérables des pouvoirs publics injectant des milliards de dinars dans le logement ; de l’autre, les graves manquements des responsables locaux. Un exemple édifiant de cette gestion défaillante concerne les 310 Logements Promotionnels Aidés (LPA), répartis comme suit : 200 unités à Sétif, 50 à Mezloug (dans la daïra d’AïnArnat) et 60 à AïnOulmène (chef-lieu de daïra situé à 33 kilomètres au sud d’AïnFouara). Ces logements ont été purement et simplement annulés par le ministre de l’Habitat.Plutôt que d’élaborer les listes des demandeurs pour ces logements, les responsables du secteur ainsi que les présidents des Assemblées Populaires Communales (APC) concernées ont choisi de faire la sourde oreille, laissant traîner le dossier. Une telle inertie a conduit le ministère de l’Habitat à retirer cette dotation pour la redistribuer à d’autres régions du pays où le programme LPA est mené avec plus de rigueur. Et ce n’est pas tout : les listes de 810 LPA-2 sont également en suspens. Sétif, qui dispose de la plus grande part avec 500 unités (300 inscrites en 2018, 100 en 2021 et 100 en 2024), voit ce projet stagner. El Eulma suit avec 80 logements, tandis que d’autres communes, telles qu’AïnArnat, AïnAbassa, Amoucha, El Ouricia, Tizi N’Bechar, Salah Bey, AïnAzel, Bir El Arch et Beni Ouartilane, peinent à avancer malgré des besoins pressants.

Un secteur en déclin

Autrefois reconnue pour la qualité et la rapidité de ses réalisations, la wilaya de Sétif accuse aujourd’hui un retard préoccupant. Sur un total de 4.521 unités inscrites au titre du LPA-2, seulement 271 ont été achevées. À AïnOulmène, la situation des 70 logements de la Caisse Nationale d’Épargne et de Prévoyance (CNEP) frôle le ridicule. Finalisés depuis 2008, ces appartements restent inoccupés faute d’aménagements extérieurs. Plus de 16 ans après leur construction, ils risquent de se détériorer davantage. Qui est responsable de cette aberration ?Interpellés dans les couloirs de l’APW, plusieurs élus réclament des explications: « Laisser filer 310 logements alors que la demande est immense dans toute la wilaya est un scandale. Cette affaire porte préjudice à une wilaya de bâtisseurs. Cette faute, imputable à des bureaucrates et à certains présidents d’APC, a privé 310 familles d’un toit, mais elle a aussi pénalisé des entreprises et le secteur des matériaux de construction, poussant ce dernier à un chômage technique déguisé ». Ils insistent sur la nécessité d’une enquête approfondie :« L’État, qui a pourtant accordé à la wilaya plus de 71.467 aides au logement rural, n’a pas ménagé ses efforts. Il n’est pas responsable des erreurs et fautes des principaux concernés. Afin d’établir les responsabilités dans cette affaire, nous demandons à Mustapha Limani, wali de Sétif, d’ouvrir une enquête ».

Kamel Beniaiche

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