La phase aller de la Ligue 1 Mobilis s’est conclue sur une nouvelle fausse note pour la formation sétifienne. Les partenaires de Chaâbi, qui avaient pourtant l’opportunité de surpasser l’US Biskra, ont peiné à trouver leur rythme et à s’exprimer sur le terrain. Ils rentrent à Sétif avec un maigre point, une récolte qui déçoit profondément les puristes. Ces derniers s’interrogent sur les choix du staff technique « élargi », trouvant le moyen de privilégier une approche défensive prudente au détriment d’une stratégie ambitieuse. Fruit d’un match terne et insipide, ce nul reflète la pauvreté technique d’un derby qui n’en avait que le nom. Si l’état du terrain n’est pas l’espace idoine pour le beau football, il n’explique pas à lui seul les performances des 22 acteurs, plus enclins à de longs ballons et des accrochages dignes d’un match de rugby qu’à du football. L’Aigle Noir n’a jamais véritablement inquiété son adversaire, pourtant limité techniquement. Marqué par un niveau technique très faible, le premier acte a frustré les supporters des deux camps, obligés d’endurer des erreurs répétées de l’arbitre et de la VAR, à l’origine d’un temps additionnel conséquent (7 minutes en première mi-temps et 10 en seconde) et ennuyeux à la fois. Le match a également été terni par un incident grave à la 88ᵉ minute : un projectile lancé depuis les tribunes a blessé le jeune Bouchama, remplaçant de Messaoud Salem (80e), mettant l’attaquant sétifien au sol. Ce geste inconscient d’un spectateur n’ayant rien à faire dans un stade de football risque de valoir de lourdes sanctions à l’USB, déjà en difficulté. Ne mesurant pas la gravité de son acte, le « pyromane » a porté atteinte à l’intégrité physique d’un joueur, contraint de boucler le match avec un bandage sur la tête. Quant au contenu du match, il s’apparente à un naufrage tactique, le staff technique de l’ESS semble avoir manqué d’audace et de vision, se contentant du strict minimum pour éviter la défaite. Résultat : l’Aigle Noir termine la phase aller avec 21 points, soit trois de moins que la saison précédente à la même période et sans aucune victoire lors des cinq dernières rencontres (dont quatre à domicile). Naviguant à vue, le staff technique ententiste a préféré accorder un autre « congé » à Hadji, n’ayant disputé qu’un petit match (JSK) sur les sept derniers de la phase aller. Mouley, qui aurait pu donner un coup de main au compartiment offensif, a chauffé le banc des remplaçants en compagnie de Jiddou et Chikhi. La deuxième titularisation du Béninois Kossi n’a pas ramené le résultat escompté à l’entrejeu des Noir et Blanc, qui n’ont pas pu réaliser d’enchainements ni porter le danger dans le camp adverse, la fougue seule n’ayant pas suffi. La position du club, observant le mutisme, est également pointée du doigt. Le silence radio de la direction représentée par le PDG de la filiale SSPA/Black Eagles inquiète les supporters, qui attendent des réponses claires. Il devrait s’expliquer à propos de l’énigmatique « congé » de maladie du controversé manager général et directeur technique, se débinant alors que l’effectif négociait des virages importants. Peut-on être en congé maladie et accorder des « déclarations » aux copains des plateaux ? Quels ajustements sont prévus pour le mercato hivernal ? Qu’en est-il de la situation du controversé manager général ? La direction va-t-elle enfin briser le silence et dresser un bilan transparent ? Le cas de Sami Ghediri, toujours inscrit d’un effectif ayant besoin d’un renfort qualitatif lors du mercato hivernal, reste également en suspens. Une décision rapide et stratégique s’impose pour libérer une licence et recruter un joueur capable de redynamiser un groupe à bout de souffle. La fin de l’année 2024 laisse le collectif ententiste sur les rotules. Le moment est venu pour redresser la barre tant qu’il est temps, d’autant que la suite des évènements sera tout sauf une simple sinécure. Notons à toutes fins utiles que la phase aller, avec ses hauts et ses incommensurables ratages, fera ces jours-ci l’objet d’une étude détaillée et documentée. Nous y reviendrons.
Kamel Beniaiche
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