À la suite de la récente visite d’inspection du wali d’Annaba et l’annonce des projets d’aménagement de la corniche et du port de pêche de Chetaïbi, de nombreux citoyens de cette commune se sont exprimés afin de mettre en évidence les problèmes de cadre de vie que connaît cette partie éloignée de la wilaya d’Annaba. Voilà près d’une décennie que la wilaya d’Annaba s’efforce de développer la commune côtière de Chetaïbi. En 2019, lors du raccordement de Chetaïbi au réseau de gaz naturel, la majeure partie des habitants dépendait encore des bonbonnes de gaz. Depuis la fin de la Covid-19, les autorités locales ont fixé comme objectif de faire de Chetaïbi une destination estivale, et ce, en raison de son emplacement stratégique au pied du mont Edough, ses forêts et ses plages magnifiques qui s’étendent sur une large bande côtière. Chetaïbi est aussi une zone de pêche indispensable pour la production poissonnière de la wilaya d’Annaba, notamment depuis la mise en service de son port de pêche. Malgré toutes ses prédispositions pour être un pôle touristique et économique, cette commune souffre énormément de son isolement. Par isolement, il est question des faibles moyens de transport public en comparaison avec la population de Chetaïbi. Pour les 55 kilomètres qui la séparent du chef-lieu de commune d’Annaba, Chetaïbi souffre de l’inconstance des transports publics. Cette situation est particulièrement difficile en hiver avec les courtes périodes de jour et les heures qu’implique un déplacement vers d’autres communes comme Berrahal et Annaba. De nombreux citoyens de Chetaïbi qui travaillent dans d’autres parties d’Annaba sont pris au piège et n’ont d’autre recours que celui des transports clandestins, très onéreux vu la distance à parcourir. Cette situation nous ramène à la question du chômage à Chetaïbi. À l’exception de la pêche, l’agriculture ou le commerce, les options de travail et d’embauche se comptent sur les doigts d’une main, que ce soit pour les diplômés universitaires ou non. À ce stade et en raison du déséquilibre entre l’offre et la demande, beaucoup de commerçants sont en train de mettre la clé sous la porte. La seule période de l’année où les jeunes de Chetaïbi peuvent gagner leur vie, c’est pendant les vacances d’été en louant des chaises et des parasols, et encore, il ne s’agit que d’une minorité des habitants. À l’instar de la moitié des communes d’Annaba, Chetaïbi souffre énormément du problème du manque de logement, ce qui a résulté en l’apparition de bidonvilles tout autour du village et même dans les environs, freinant le progrès de plusieurs projets en raison de l’occupation des terrains. En attendant que cette commune prenne son envol, certains projets proactifs ont été mis en place, à l’image du projet de création des zones d’accostage pour les pêcheurs au niveau du port de Chetaïbi, ou encore l’annexe de l’école de formation technique de pêche et d’aquaculture. Ces initiatives visent à optimiser au mieux les projets en cours et à venir du secteur de la pêche dans cette commune en pleine expansion.
Soufiane Sadouki
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