Les rues d’Oued Cheham deviennent impraticables à la moindre averse. Les passages non bitumés de l’agglomération se transforment en véritables patinoires, où la gadoue règne en maître. Cette situation est due à deux facteurs principaux : les travaux d’installation de nouvelles canalisations d’assainissement, qui touchent la majorité des vieux quartiers, et la circulation incessante des tracteurs pneumatiques qui ramènent de la boue depuis les champs. Les conséquences de cet état de fait peuvent être graves. Un septuagénaire en a récemment fait les frais, évitant de justesse une fracture du bassin suite à une chute en plein centre de la bourgade. « Je l’ai échappé belle, car j’aurais pu m’en tirer avec de graves fractures suite à une glissade qu’il m’était difficile de contrôler à mon âge. Autrefois, le village était propre. Mais depuis que les tracteurs pneumatiques circulent librement dans les rues, la situation s’est détériorée à tel point que la gadoue en hiver est devenue un spectacle ordinaire », nous a déclaré ce vieux sportif, qui a juré de ne plus se permettre de s’aventurer dehors par temps pluvieux. La situation est particulièrement critique pour les personnes âgées. Les vieilles femmes se montrent tellement prudentes dans leurs déplacements, notamment sur les passages en pente gorgés de boue, que l’on a l’impression qu’elles marchent sur des œufs. Par ailleurs, les piétons voient leurs chaussures inévitablement souillées, nécessitant un nettoyage systématique avant d’entrer dans les maisons ou les établissements publics. Les écoliers, quant à eux, sont contraints de patauger dans la boue sur le chemin de leurs établissements. Face à cette situation préoccupante, les habitants s’interrogent sur la pertinence du calendrier des travaux : « Pourquoi avoir programmé ces interventions à l’approche de l’hiver, sachant que les conditions climatiques de cette période sont peu propices et causent souvent des retards ? ».
H. F.
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