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Plafonnement des salaires des joueurs : Sadi prend les choses en mains

Une rencontre est prévue, aujourd’hui lundi, au siège de la Fédération Algérienne de Football (FAF), entre Walid Sadi, les présidents des clubs de football et le premier responsable de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Selon des sources proches de l’instance fédérale, un des points inscrits à l’ordre du jour de cette réunion concernera le plafonnement des salaires. D’après les échos qui nous sont parvenus, aucun joueur ne pourra désormais percevoir un salaire mensuel dépassant les 250 millions de centimes, soit l’équivalent d’environ 10.000 euros au taux de change du marché parallèle des devises. Le patron de la FAF, récemment nommé ministre des Sports, possède-t-il le plein pouvoir pour imposer cette mesure à Sonatrach, Sonelgaz, le groupe étatique de gestion des ports, Mobilis, la société de transport maritime d’hydrocarbures ou Madar ? Dans le cas où il lui sera impossible de convaincre les responsables de ces entreprises publiques, dont certains, à l’instar de Charaf Eddine Amara l’ont précédé à la tête de la FAF, va-t-il consentir l’application des deux conditions exceptionnelles permettant aux gros actionnaires de dépasser ce seuil ? Étant donné que les sociétés susmentionnées contrôlent 8 des 16 clubs évoluant en Ligue I Mobilis, la mesure de plafonnement n’aura aucun effet. Un problème demeure cependant. Si ces principaux gestionnaires ont les moyens de garantir le paiement du salaire, comment vont-ils démontrer, par preuves tangibles, que le club qu’ils sponsorisent a généré des revenus financiers indépendants de leur apport ? La rentabilité commerciale des clubs de football dont on parle aujourd’hui n’a aucune existence en Algérie, où les conditions matérielles d’un véritable professionnalisme font toujours défaut. La professionnalisation dans le football doit d’abord répondre à toutes les exigences de l’économie libérale. Sadi est-il suffisamment outillé pour mener sa réforme à bon port ? La feuille de route, qu’il a présentée lors d’une séance plénière de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), va-t-elle ouvrir de nouvelles perspectives devant le football national ? « La feuille de route se concentre sur la réduction des charges salariales à partir de la saison sportive 2025-2026 et l’établissement de plafonds raisonnables pour les budgets annuels », a-t-il déclaré, mettant l’accent sur la nécessité d’une durabilité financière. Mais qu’en est-il de la corruption, des résultats de rencontres arrangées et d’un arbitrage de plus en plus stigmatisé ? « Nous sommes résolus dans notre lutte contre la corruption à tous les niveaux, que ce soit dans les institutions centrales, les organisations affiliées ou les organismes de réglementation sportive », a soutenu le patron de la FAF. Un programme d’inspection annuel rigoureux, dirigé par l’Inspection générale du ministère, a été institué « pour examiner les opérations à tous les niveaux du secteur sportif », a-t-il soutenu. Enfin, il a souligné la collaboration en cours avec l’Instance nationale de prévention et de lutte contre la corruption, axée sur le renforcement des capacités, les programmes de sensibilisation et la modernisation des cadres juridiques.

Mohamed Mebarki

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