L’option prise par la Direction des Ressources en Eau (DRE) est d’épurer toutes les eaux souillées de la wilaya de Mila pour renforcer la protection du barrage de Beni Haroun contre la pollution. C’est ce qu’a indiqué à L’Est Républicain avant-hier, dimanche 29 décembre, Wahid Baghoul, cadre à la DRE. En effet, l’opération de ramassage et de raccordement des rejets non collectés aux Stations d’Epuration des Eaux Polluées (STEP) a été inscrite tout récemment. Elle touchera, dans sa première phase, les rejets non collectés des agglomérations situées dans la proximité immédiate du plan d’eau de Beni Haroun, à savoir Sidi Merouane, Chigara et Bougherdayne. Baghoul précise que son administration a reçu officiellement l’accord de principe du ministère de tutelle et qu’elle s’attèle, à présent, à préparer « le dossier d’exécution et le cahier des charges, en vue d’entamer les procédures d’attribution de cette première tranche ». Intitulé « Réalisation des réseaux pour le ramassage et le raccordement des rejets non collectés », ce projet bénéficie d’une couverture financière d’une valeur de 80 milliards, selon les précisions de notre interlocuteur. Faisant dans le détail, notre source précise qu’il a été réservé, pour l’opération de raccordement des rejets non collectés de la commune de Sidi Merouane, une enveloppe financière de 28 milliards. « La commune de Sidi Merouane est la plus proche du lac de Beni Haroun. Une grande partie de l’ouvrage hydraulique est située sur ses terres. Des mechtas entières, à l’image de Zaouia et Ferdoua, sont situées à quelques dizaines de mètres seulement des berges de la retenue d’eau et leurs eaux usées se déversent telles qu’elles sont dans le barrage. D’où l’impératif de les raccorder et au plus vite à la STEP communale », expliquera-t-il. Notre interlocuteur révèle que les eaux usagées de nombreuses agglomérations secondaires de cette commune continuent d’être rejetées en l’état dans la nature. « Les eaux polluées de Zaouia, de Ferdoua, de Makhenache et de nombreux îlots du centre du chef-lieu communal ne sont pas encore branchées aux collecteurs de la STEP », dira-t-il. Signalons au passage que la commune dispose de la plus grande STEP à l’échelle locale. Pour l’opération de collecte des rejets de mechta Bougherdayne, dans la commune d’Amira Arras, et leur acheminement vers la STEP communale, les services de la DRE ont réservé des crédits d’une valeur de 41,6 milliards, selon notre interlocuteur. « Bien qu’elle soit équipée d’une STEP depuis des années, Bougherdayne continue de se débarrasser de la plus importante masse de ses eaux usées à l’air libre, faute de collecteurs. Aussi, ce projet vise à résoudre cette défaillance », nous dira Wahid Baghoul. En ce qui concerne la commune montagneuse de Chigara, la question est plus complexe car cette localité ne possède pas une STEP, comme c’est le cas pour les deux premières régions. Aussi, la DRE envisage tout d’abord de créer un système d’épuration sur place. « On a réservé à la commune de Chigara une enveloppe de 10,4 milliards. On commencera par la construction d’un système d’épuration et l’installation de collecteurs, puis on y branchera les conduites de drainage des eaux usagées », nous explique-t-on. Notre interlocuteur révèle, d’autre part, que le secteur a bénéficié également d’une autre opération au profit de la STEP de Chelghoum Laid, construite à Oued Athmania. Le projet, doté d’une enveloppe de 78,6 milliards, consiste en la réhabilitation de ladite structure et le renouvellement de ses équipements. Baghoul estime, d’autre part, que cette station d’épuration mérite d’être agrandie, compte tenu du développement, sans cesse grandissant, de la masse d’eau usée produite actuellement par les agglomérations qui lui sont rattachées. « Ces projets visent essentiellement à protéger le barrage de Beni Haroun contre la pollution et, le cas échéant, faire profiter l’agriculture des eaux épurées ; car dans un proche avenir, les eaux traîtées dans les STEP seront autorisées dans certaines activités agricoles », soulignera notre interlocuteur. Il est à signaler que la wilaya de Mila possède un réseau de cinq STEP fonctionnelles implantées dans les communes de Sidi Merouane, Ferdjioua, Oued Endja, Oued Athmania et Amira Arras (Bougherdayne). Elles traitent un volume de plus de 11.000 mètres cubes d’eau usée par jour, selon Ali Bendjaddou, directeur de l’Office National d’Assainissement (ONA) à Mila.
Kamel B.
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