Oubliées les années où l’Algérie arrosait d’argent et d’aides alimentaires en tous genres, le Mali, qui n’arrivait pas à nourrir ses citoyens. Notre pays le faisait au nom du sacro-saint principe du bon voisinage et du souci de prêter assistance à un pays voisin, dont la fraternité remonte à la révolution. Modibo Keita, son président charismatique et panafricaniste qui avait prêté main-forte aux révolutionnaires algériens, devrait se retourner dans sa tombe en apprenant que son successeur, le putschiste Assimi Goïta, formule des menaces contre l’Algérie et l’accuse, suprême injure, de soutenir les terroristes. Quel terrible retournement de situation et quelle ironie de l’histoire ! Mercredi soir, le ministère des Affaires « étranges » de la junte militaire malienne a en effet pondu un communiqué d’une rare violence contre notre pays. Il l’accuse notamment de « proximité et de complicité avec les groupes terroristes ». Rien que cela ! Eh oui ! Qui aurait cru que ce petit pays pauvre du Sahel, qui vivait entre autres des aides algériennes, pouvait oser une telle arrogance à l’égard d’un État qui lui a effacé sa dette extérieure se chiffrant en millions de dollars en 2013 ? C’est à tomber à la renverse. Cette nouvelle sortie médiatique et politique est sans doute loin d’être un simple dérapage. Elle confirme plutôt la mise en exécution d’une nouvelle orientation de la stratégie diplomatique du Mali version junte militaire, dans laquelle l’Algérie fait figure d’ennemi juré. Faut-il rappeler les propos orduriers du Premier ministre malien devant l’assemblée générale des Nations unies contre le ministre des Affaires étrangères et l’ambassadeur algérien, respectivement Ahmed Attaf et Amar Bendjama, qu’il avait qualifiés d’« énergumènes » en novembre dernier. Jamais dans l’histoire des relations bilatérales entre les deux pays la tension n’a atteint une telle escalade de violence verbale. Il serait naïf de croire que les militaires qui ont pris le pouvoir par la force à Bamako ont agi seuls. Ils n’ont ni le courage ni les moyens d’assumer une telle effronterie. Le fait que le ministère des Affaires étrangères malien ose évoquer « la question kabyle » désigne clairement le donneur d’ordre. La main du Makhzen, qui tente, en vain, de provoquer des tensions en Algérie en actionnant le bouton rouge de la Kabylie, s’appuyant sur ses relais politiques (MAK) et médiatiques stipendiés (Hicham Abboud, Anouar Malek, etc.) est évidente. D’ailleurs, quand on parle du Makhzen, la main de l’entité sioniste n’est jamais loin. Et pour couronner ce pacte de sang, les Émirats promettent d’assurer le service après-vente de ce genre de manœuvres de déstabilisation, en mettant ses millions de dollars au service d’un horrible agenda géopolitique, dans lequel l’Algérie résistante est la cible privilégiée. Ceci ne dispense pas cependant les autorités algériennes de leur devoir de mettre en échec ce plan diabolique qui vise l’effondrement du pays. Israël et le Maroc sont plus que jamais déterminés à semer le doute dans notre pays, et pourquoi pas, y provoquer des troubles. À nous de ne pas leur faire la courte échelle. Il y va de la sécurité nationale. Vigilance.
Par Imane B.
Partager :