Le président de l’Assemblée Populaire Communale (APC) de Sétif a reçu, il y a quelques jours, une correspondance émanant de la wilaya, transmise par le chef de daïra. Selon des informations fiables, le chef de l’exécutif a exprimé son mécontentement concernant la gestion du développement de la ville, soulignant plusieurs carences. Le rapport détaillé, d’une précision remarquable, témoigne de la maîtrise des dossiers par Mustapha Limani, qui, faut-il le rappeler, a précédemment occupé les fonctions de sous-préfet de la daïra de Sétif pendant plusieurs années. L’auteur de cette correspondance n’a pas fait dans la dentelle, citant nommément des quartiers et des zones délaissées par les services de la commune. Le contenu du rapport reflète le mécontentement du wali vis-à-vis de la performance de la municipalité, dont le personnel était absorbé par les conflits internes. Il dresse notamment un état des lieux des rues et artères principales non aménagées, souvent marquées par des crevasses et des nids-de-poule, et qui constituent des sources fréquentes d’accidents de la circulation et d’embouteillages. Parmi les zones concernées figurent les rues Zaied Bouamra, Hedna Mohamed Seghier, Laifa Ahmed, Laissaoui Azzeddine et 24 février 1956. C’est également le cas de la plupart des artères des cités Ould Brahem et Ruisseau d’Or, de la coopérative Sûreté de vie à la cité du 1er novembre, de la coopérative Ibn Khaldoun, ainsi que des cités Tebinet, 1.006 logements près du Collège d’Enseignement Moyen (CEM)Errazi, 54 logements près du lycée Moufdi Zakaria, 400 logements, SNTR, 300 logements et Lemharga.Par ailleurs, le wali a souligné l’absence ou l’insuffisance de l’éclairage public dans plusieurs zones, notamment les quartiers Cheminots, Langar, Thlidjène, 750 logements et l’Avenir, ainsi que la rue adjacente à l’école paramédicale, l’avenue Neffir Azzouz, les ruelles longeant le centre commercial Malizia et le dédoublement menant vers la cité Gaoua. La correspondance a signalé, en outre, les perturbations concernant l’approvisionnement en eau potable dans plusieurs cités, telles que 400 logements Moulef Mohamed, 326 logements Mehnaoui, 200 logements Houari Boumediene et 1.006 logements Merrouche Kaddour, dont l’alimentation s’est réduite comme une peau de chagrin.Le ramassage des ordures ménagères a également suscité l’indignation de Limani. Plusieurs points noirs sont mentionnés dans le rapport, des cités des 1.006 logements et Ali Souahi (231 logements) à celled’Abbacha Ammar, en passant par le boulevard des Entrepreneurs et le centre commercial Malizia. Limani a également exprimé des préoccupations concernant la situation sanitaire. Il a rappelé la fermeture de la polyclinique de la cité des 1.006 logements depuis plus d’un an, ainsi que l’absence de toute structure à Gaoua, Lemharga et Boucekine. Il a estimé que l’orientation des habitants de ces cités, ainsi que ceux des 1.006 et 1.014 logements, vers la clinique d’El Hidhab, relevait du bricolage. Il convient de noter que ces défaillances ne datent pas d’hier. L’actuelle APC a hérité d’une situation des plus catastrophiques, issue des trois, voire quatre assemblées précédentes. Et pour cause, les responsables de l’hôtel de ville se limitent à soigner l’image des voies empruntées par les autorités et les hôtes lors des visites officielles. Le rapport du chef de l’exécutif, rédigé deux ans après le début du mandat de l’actuelle assemblée, ainsi que l’examen et le suivi des déséquilibres constatés sur le terrain, constituent un message clair adressé aux élus. Certains experts des affaires locales considèrent cet avertissement comme le début d’une nouvelle ère, dans laquelle l’inaction n’a plus sa place.
Faouzi Senoussaoui
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