Les retrouvailles entre les Mouloudéens d’El Eulma et les gars de la capitale des Hauts Plateaux, qui auraient dû être une fête footballistique, ont laissé un goût amer aux nostalgiques des deux camps. La faute revient à de faux supporters et à une pelouse du stade Messaoud Zeghar impraticable et jonchée de divers projectiles. Malgré l’interdiction, une quantité impressionnante de fumigènes a embrasé l’enceinte sous le regard passif de l’arbitre Aouina, qui s’est distingué par une décision controversée : un penalty litigieux accordé aux Sétifiens à la 32e minute. Transformé par Boukerma, ce penalty a attisé la colère des locaux et de leur public surchauffé. Ignorant que l’arbitre fait partie intégrante du jeu, les supporters du MCEE ont failli provoquer un incident majeur, rendant la tâche de regagner les vestiaires bien difficile aux officiels, même sous haute protection. Ce comportement inadmissible de pseudo-supporters pourrait avoir de lourdes conséquences, pour un club qui peine déjà en division régionale. Le chaos provoqué a également touché d’autres acteurs du jeu. Les consultants et leur hôte, le journaliste de la chaîne publique, ont suspendu leur intervention à la pause et à la fin du match. Après une brève apparition pour le traditionnel briefing d’avant-match, les « analystes » se sont par la suite inscrits aux abonnés absents. Amnésiques, les « pyromanes » ont vite oublié la pierre qui a failli faire très mal au jeune Bouchama, assommé lors du dernier USB – ESS.
Une qualification obtenue dans la douleur
L’ESS continue sur sa lancée décevante, incapable d’imposer sa suprématie face à une équipe aux moyens techniques limités. Les fans ententistes, venus en nombre remplir le stade Messaoud Zeghar, ont été une fois de plus témoins d’une prestation insipide de leur équipe. Hormis l’action litigieuse du penalty, l’ESS a démontré un jeu sans âme, loin de ses habituels enchaînements et dédoublements. Incapables de construire ou de véritablement inquiéter le gardien adverse, les partenaires de Bousder ont mis en lumière un problème structurel persistant. La réalisation du jeune Bouguerri, qui n’oubliera pas de sitôt ce match de Coupe, a quelque peu fait oublier aux socios le énième copier-coller présenté par les hommes de Bendris, dépassé par les événements. Notons que depuis le début de saison, les mêmes lacunes se répètent : incapacité à garder le ballon, à imposer un rythme ou à construire des actions offensives efficaces. Sans un leader charismatique sur le terrain, un véritable buteur ou un banc de remplaçants solide, l’Entente risque une nouvelle saison en demi-teinte. Arrachée aux forceps, cette qualification ne doit pas masquer les failles profondes d’un groupe qui stagne.
Le staff technique « élargi » sous le feu des critiques
Le départ de l’ancien Manager Général Technique Sportif (MGTS), n’ayant pas jugé utile de présenter son bilan, n’a pas amélioré la situation pour autant. Il ne devrait pas être l’arbre qui cache la forêt, car le mal est profond. Le staff technique élargi, qui n’a pas su poser les bases d’une équipe compétitive après 16 matchs, montre ses limites. Bendris, qui a avalisé les recrutements de Hadji, Boukerma ou encore Bacha, doit assumer ses choix et reconnaître non seulement ses échecs, mais aussi son incapacité à insuffler une nouvelle dynamique à un collectif où des joueurs comme Mouley, Benkhelifa et Jiddou n’ont pas le niveau pour représenter une ESS qui tombe de très haut. Quant au groupe Sonelgaz, il ne peut se contenter de masquer les faiblesses par des décisions diplomatiques, comme le dégraissage d’une partie du personnel technique des jeunes catégories, alors que l’équipe fanion est habitée par le doute et le tâtonnement. Il est urgent de mettre les bouchées doubles pour sauver les meubles et relancer, le cas échéant, la machine. Confier la barre technique à un entraîneur chevronné et avec une vision claire du jeu est désormais impératif. Par ailleurs, renforcer l’équipe avec des joueurs de qualité et renouer avec les socios par une communication professionnelle sont des étapes indispensables pour redonner à l’Entente son éclat d’antan. Sinon, vogue la galère.
Kamel Beniaiche
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