La commune de La Marsa, relevant de la daïra d’Azzaba, dans la wilaya de Skikda, est le théâtre d’une « injustice poignante ». Quinze familles ont accueilli la nouvelle année dans l’obscurité totale, privées d’électricité depuis plusieurs jours. « Une décision brutale » de la Société de Distribution de l’Électricité et du Gaz (SADEG), diront les plaignants, les a plongés dans un désarroi profond, accentué par les températures hivernales et des besoins vitaux critiques. Parmi les victimes, Nadir, le fils du défunt emblématique moudjahid italien Giuliano, naturalisé Salem, et une vieille dame sous assistance respiratoire, dont la vie dépend d’un appareil alimenté par l’électricité. Tout a commencé au début de l’année 2024. Des câbles électriques traversant dangereusement ces habitations ont poussé ces familles à solliciter Sonelgaz. Elles demandaient, à leurs frais, le déplacement de ces installations pour éviter des accidents mortels, les câbles frôlant les terrasses des maisons. Une demande légitime qui a reçu un accusé de réception daté du 19 mars 2024 par la direction générale de Sonelgaz à Skikda. Un devis a été établi par une entreprise privée, portant l’en-tête de Sonelgaz, et un premier versement a été effectué par virement postal. Cependant, au lieu de résoudre le problème, Sonelgaz a choisi de couper purement et simplement l’alimentation électrique de ces familles. La raison avancée concerne une opération qui n’aurait pas respecté les procédures réglementaires. Cette situation soulève des questions légitimes : pourquoi Sonelgaz n’a-t-elle pas pris en charge ce projet alors qu’elle avait été officiellement saisie par les familles concernées ? Si des irrégularités ont été constatées, pourquoi ne pas engager une enquête pour situer les responsabilités au lieu d’exercer des représailles disproportionnées ? Les victimes, des familles modestes, rappellent qu’elles ont toujours payé leurs factures à temps et qu’elles ont agi en toute bonne foi pour résoudre un problème à risques mortels. « Pourquoi aller à l’extrême en coupant l’électricité ? Nous sommes des familles pacifiques, ignorantes des méandres des procédures réglementaires. Nous avons agi avec les moyens à notre disposition », témoignent-elles, désespérées. Aujourd’hui, seule une intervention rapide et ferme du wali de Skikda peut faire la lumière sur cette affaire. Les cadres de Sonelgaz doivent clarifier cette situation et des mesures immédiates doivent être prises pour rétablir l’électricité et accompagner ces familles vulnérables. Plus qu’un appel à la justice, c’est un cri du cœur de familles qui réclament leur droit à une vie digne et sécurisée. L’inaction face à une telle détresse serait un affront à la mission même de Sonelgaz, censée servir et protéger ses usagers et non les opprimer.
B. Salah-Eddine
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