La mise en exploitation illicite (sans autorisation ni registre de commerce) d’un atelier de réparation de motos, au cœur du chef-lieu de la commune de Berrahal, a engendré un climat morose et d’insécurité. Les propos malveillants, la grossièreté et autres comportements rabaissants et vils sont le lot quotidien des habitants des lotissements résidentiels Zerdazi et Ziraoui. Il est vrai que les habitants n’ont pas cessé, depuis l’été dernier, d’appeler à la prise urgente de mesures concrètes pour résoudre cette situation dangereuse, surtout lorsque l’on sait que des groupes de « transporteurs » à moto, chargés de livrer la drogue aux dealers, sont de plus en plus signalés. Malheureusement, cette activité exercée dans l’opacité la plus totale s’aggrave de jour en jour et perdure. La consommation de psychotropes à Berrahal, fortement touchée par une population de délinquants dont la dangerosité n’est plus à démontrer, est pratiquement généralisée. Elle est signalée dans chaque recoin des quartiers et dans les zones boisées, où consommateurs et dealers ne s’en cachent pas. L’ex-AïnMokra fait peur la nuit. Les dealers quittent leur tanière à bord de scooters pour s’installer, au vu et au su de tous, au centre-ville, notamment près de l’ancien centre de santé, et s’adonnent sans gêne à leur activité sordide. Ainsi, à Berrahal, les gangs qui avaient mis, il n’y a pas si longtemps, sous la pression des services de sécurité, la clé sous le paillasson et s’étaient évaporés dans la nature, sont aujourd’hui de retour et ont repris leurs activités nuisibles. Qui arrêtera l’hémorragie en matière de sécurité routière, surtout contre les exhibitionnistes à moto (scooters et grosses cylindrées) et les narcotrafiquants opérant au pôle urbain et dans les cités Sidi Ali, Tacha et Guirrech? C’est la question qui se pose et s’impose ces dernières années à Annaba, quatrième ville du pays, capitale de l’acier et wilaya touristique par excellence. D’ailleurs, le bilan des accidents causés par les motards, communiqué quotidiennement par la Protection civile, donne froid dans le dos. Les usagers de la route et les piétons constatent, impuissants, que les motos sont devenues de plus en plus nombreuses, avec des conducteurs de type « cascadeurs » qui connaissent à peine le code de la route, ne disposent pas des accessoires de protection requis comme le casque, et n’ont aucun respect pour la réglementation routière. Ils sont évités comme la peste par les policiers en charge de la circulation. Au fil des jours, ce phénomène a pris une autre allure, celle des crânes rasés. Tatouages, poitrines nues et lunettes de pilote, ces « bad boys » ne semblent pas avoir froid aux yeux. Aujourd’hui, circuler sur la voie réservée aux véhicules s’avère une gageure risquée, non par crainte d’un accident ou d’un télescopage, mais pour éviter les remontrances des motards surgissant de nulle part. Certains, à la « langue fourchue », n’hésitent pas à proférer des chapelets de propos grossiers, éloignés de toute décence et maîtrise de soi.
B. Salah-Eddine
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