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Contestation du statut particulier des travailleurs de l’éducation : La colère monte

Contestations, colère et protestations… Censé ramener calme et sérénité, le nouveau statut particulier des travailleurs de l’éducation devient visiblement problématique. Quelques jours après la promulgation du texte et la publication de quelques détails concernant les augmentations salariales dont bénéficieront les différentes catégories, des syndicats autonomes montent au créneau, pour dénoncer ce qu’ils appellent « les injustices » consacrées par ce statut. Ce sont les directeurs des établissements scolaires du primaire qui se mettent le plus en mouvement. En effet, n’ayant pas bénéficié d’une augmentation de leur grade, maintenu à  la 15, les responsables des écoles et leurs syndicats ont enclenché, depuis dimanche dernier, une série d’actions de protestation. Après un boycott du travail administratif dimanche, les directeurs ont organisé des sit-in devant le ministère de l’Éducation. Ils étaient en effet nombreux à prendre part à cette action, hier mardi à Alger, pour exiger réparation. Plusieurs autres rassemblements ont été organisés devant les directions de l’Éducation des wilayas. Le syndicat envisage même d’aller vers une grève générale, pour dénoncer cette « ségrégation », tout en appelant les directeurs « à travailler seulement selon les moyens mis à leur disposition et de ne plus fournir des efforts supplémentaires ou à dépenser leur propre argent pour garantir le bon fonctionnement des écoles ». Pour leur part, les syndicats des enseignants dénoncent les nombreuses lacunes contenues dans ce texte, ainsi que la « campagne promotionnelle » du ministère, qui a divulgué les niveaux des salaires des fonctionnaires de l’éducation. Les premières réactions des principaux syndicats, notamment le Conseil National Autonome du Personnel Enseignant du Secondaire et Technique (CNAPESTE), le Syndicat National Autonome des Professeurs de l’Enseignement Secondaire et Technique (SNAPEST) et le Conseil des Enseignants des Lycées Algériens (CELA), expriment quant à elles une profonde déception. Ces syndicats estiment que le nouveau texte marque un recul par rapport aux acquis obtenus en 2012. Ils pointent du doigt l’absence de mécanismes de promotion automatique, basés sur la formation continue ou la performance, une classification jugée rigide et inéquitable, fondée uniquement sur l’ancienneté, ainsi que la conservation de grades hiérarchiques – tels que « principal » et « certifié » – qui, selon eux, divisent inutilement les enseignants sans bénéfice pédagogique clair. Il est également reproché au nouveau texte de redéfinir la classification des enseignants, mais pas de la manière attendue. Ainsi, les directeurs d’établissement passent au grade 17, les censeurs au grade 16, mais les professeurs principaux restent au grade 14, sans évolution notable. Dans le communiqué rendu public hier, le CNAPESTE est revenu sur le cas des diplômés des Écoles Normales Supérieures (ENS). Spécialement formés pour répondre aux besoins spécifiques du système éducatif, ces enseignants se sentent marginalisés par les nouvelles dispositions. « Les sortants des ENS devraient être mieux valorisés, car ils constituent le cœur de l’excellence pédagogique dans notre pays », indique Messaoud Boudiba, coordinateur national du CNAPESTE. Ce dernier plaide aussi pour la revalorisation des grades et des salaires, permettant une véritable équité dans le traitement des enseignants et prenant en compte les qualifications et l’expérience, l’intégration automatique dans des grades supérieurs sans condition restrictive et la reconnaissance des diplômes des ENS pour garantir une progression de carrière aux enseignants issus de ces institutions. Il réclame aussi la suppression des distinctions hiérarchiques inutiles, comme les grades « principal » et « certifié », ainsi qu’une publication transparente et officielle du texte intégral dans le Journal Officiel avant sa promulgation. 

Samir Rabah

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