Le wali de Biskra, Lakhdar Seddas, a effectué avant-hier, mardi 7 janvier, une visite de travail à la commune d’El Feidh, pour y inaugurer un lycée de mille places pédagogiques, inspecter une polyclinique en fonction et constater le taux d’avancement des travaux de réhabilitation d’une section de 18 kilomètres de la route nationale 161 reliant cette localité à Zeribet El Oued, a-t-on relevé. Pour la première halte de ce périple dans cette région à vocation agropastorale, le chef de l’exécutif et la délégation d’officiels l’accompagnant s’est arrêtée à un point kilométrique en pleine campagne pour s’enquérir de l’avancée de du projet autoroutier. Celui-ci, pour lequel une enveloppe budgétaire de plusieurs milliards de dinars a été engagée par la Direction des Travaux Publics (DTP), enregistre un dépassement excessif du calendrier contractuel de réalisation, s’est-il avéré. Le wali s’est montré ouvertement mécontent quant à la progression des travaux estimée à seulement 12 % alors qu’ils devraient être finalisés depuis des mois, ainsi que par le mode de travail adopté par l’entrepreneur. Rejetant les atermoiements et les explications du maître de l’ouvrage, lequel a évoqué, pour justifier son retard, le manque de matières premières pour le revêtement de la route et la difficulté à pérenniser ses équipes de travailleurs, le wali a tancé le concerné et l’a menacé de résilier le contrat au profit d’une entreprise plus performante. « Toutes ses excuses sont fallacieuses et n’honorent en rien la profession des entrepreneurs et des autorités locales aux yeux des habitants, attendant de nous des projets efficients, réalisés dans les temps impartis et qui changent en mieux leurs conditions de vie. Vous êtes une entreprise de catégorie six et vous avez accepté les termes du cahier des charges qui est loin d’être respecté en l’occurrence. De plus, vous avez décapé un tronçon de cinq kilomètres qui a été laissé en l’état depuis des semaines, au grand désarroi des usagers de la route, sans parler d’une niveleuse mise en marche seulement pour montrer au wali que le chantier est actif. Cette entreprise a fait l’objet de deux mises en demeure pour les retards et le non-respect de l’organigramme de travail. Vous avez vingt jours pour livrer ce projet fini. Sinon, des mesures réglementaires irrévocables seront prises à vos dépends car seuls compte le confort et la satisfaction des usagers de la route et vous êtes tenus de vous conformer au contrat initial de service », a-t-il lancé au chef de l’entreprise, visiblement contrit et gêné par ce cinglant rappel à l’ordre. Au lycée des martyrs frères Ben Nadji, l’ambiance a été plus chaleureuse et décontractée. En effet, on y a dévoilé la plaque de baptême, coupé le ruban inaugural et visité « ce superbe nouvel établissement scolaire du secondaire équipé de toutes les commodités nécessaires pour assurer des enseignements de bonne qualité et qui vient répondre à un besoin exprimé par la population », a souligné Azzedine Bouaziz, directeur de l’Éducation. Celui-ci a profité de l’occasion pour brosser un tableau global des réalisations dans ce secteur. La wilaya compte, pour l’année scolaire en cours, 316 écoles primaires dont quatre nouvelles, accueillants 95.988 élèves soit 3.312 enfants scolarisés de moins que l’année dernière, dénotant une baisse significative de la natalité. Il y a aussi 121 établissements du cycle moyen dont neuf sont flambants neufs pour 69.224 collégiens et 52 établissements du secondaire dont trois ont été érigés dernièrement en des temps record pour la scolarisation de 34 257 lycéens, a-t-on appris. A la polyclinique des frères martyrs Khelfa, le ton a été aussi à la satisfaction vu que cette infrastructure hospitalière, remise à neuf et dotée de tout le personnel et du matériel médical requis, est équipée de salles de consultations, de laboratoires d’analyses physiologiques, d’observation, de radiologie, de maternité et de dentisterie, ainsi que d’un service des urgences médico-chirurgicales dévolu aux quelques 17 000 habitants de cette commune, longtemps abandonnée à son triste sort de zone rurale enclavée. D’ailleurs, des jeunes et des personnes âgés ont pris langue avec le wali pour réclamer des projets pour l’alimentation en eau potable car, ont-ils expliqué, « de l’eau saumâtre, brune et imbuvable coule dans les robinets », des logements ruraux et sociaux, des pistes pour désenclaver les propriétés et les exploitations agricoles, des postes de travail pour les jeunes ainsi que des aménagements. Seddas a rétorqué que l’État prenait en charge tous les besoins de base pour la population et que des milliards ont été consacrés à la réalisation de projets structurants. Et d’ajouter que les années 2025 et 2026 seront marquées par l’engagement d’importantes enveloppes budgétaires pour la santé, l’éducation, l’agriculture, les routes, l’eau potable et le logement.
Hafedh Moussaoui
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