Nos partis politiques sont unanimes à dénoncer et condamner les propos tenus avant-hier lundi par le président français, Emmanuel Macron, à l’égard de notre pays. Mettant à profit son intervention devant les ambassadeurs de son pays, il a jugé utile d’y incruster un passage concernant l’Algérie, évoquant l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal : « L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est. » Et de demander « instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal », a-t-il déclaré. Suite à cela, de nombreux partis politiques se sont aussitôt exprimés pour dénoncer cette sortie, qui sent le paternalisme et la nostalgie d’un passé révolu. Ainsi, le premier secrétaire national du Front des Forces Socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, qualifie les propos Macron à l’égard de l’Algérie « d’écœurants et inacceptables ». Selon lui, la déclaration d’hier associant notre pays au déshonneur, traduit un « mépris pathologique et l’incapacité persistante de la France officielle à assumer son passé colonial et à rompre avec une attitude paternaliste et condescendante envers les nations souveraines », a affirmé Aouchiche. Il ajoute qu’au lieu de s’engager sur la voie de la reconnaissance pleine et entière des crimes coloniaux, la France de Macron semble aujourd’hui l’otage des courants extrémistes anti-algériens, de surcroît racistes et islamophobes, voire de certains nostalgiques de l’Algérie française. De son côté, le Front de Libération Nationale (FLN) exprime sa « ferme condamnation de déclarations aussi étranges de la part du chef d’un pays qui prétend respecter les réglementations et les lois et qui pratique une politique de deux poids deux mesures face à diverses questions du monde ». Et de souligner que l’Algérie est un « pays de révolutionnaires et de gens libres qui rejette totalement toute tentative d’ingérence dans ses affaires intérieures, de chantage ou de compromis, quelle qu’en soit l’origine ». « Notre pays, qui a sacrifié des millions de martyrs pour sa liberté, reste et restera libre, parce que les Algériens sont nés libres et qu’ils le demeureront », a enfin affirmé le vieux front. Le Rassemblement National Démocratique (RND) a pour sa part exprimé sa ferme condamnation des déclarations « irresponsables » du Président français, considérant ses propos comme « une ingérence flagrante et inacceptable dans les affaires intérieures de l’Algérie et une tentative désespérée d’influencer l’institution judiciaire algérienne indépendante ». Et d’estimer que le président Macron est devenu « l’otage des mains de l’extrême droite et des lobbies et entités coloniales-sionistes hostiles à l’Algérie ». Quant au Mouvement pour la Société de la Paix (MSP), son président, Abdelaali Hassani-Chérif, a affirmé que ces déclarations expriment une « arrogance liée à la mentalité coloniale néfaste, loin du respect de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États ». Pour lui, ces tensions programmées du côté officiel et officieux français expriment un « état de confusion dans la gestion des relations encore objet de désaccords, notamment le dossier mémoriel ».
A. K.
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