Quelques jours seulement après son discours devant les membres des deux chambres du Parlement, où il a rappelé son intention de lancer un dialogue national, le chef de l’État a reçu, mardi, un premier chef de parti politique, à savoir le secrétaire général du Rassemblement National Démocratique (RND), Mustapha Yahi. À sa sortie de l’audience, Yahi a affirmé avoir perçu, lors de cette rencontre, « la volonté sincère de Monsieur le Président de travailler pour une Algérie forte et souveraine, alors que nous assistons ces derniers jours à des tentatives désespérées d’ingérence dans nos institutions constitutionnelles, notamment le pouvoir judiciaire », a-t-il dit. Le Secrétaire général du RND a souligné que l’audience avait été « marquée par un débat riche autour des principaux dossiers sur la scène nationale, notamment la révision des lois sur les partis politiques et le régime électoral, les projets de Codes communal et de wilaya et l’initiative de dialogue national ». À côté de ces déclarations, le secrétaire général a formulé une revendication : son parti refuse la dissolution des assemblées élues et l’organisation d’élections locales anticipées. Il dit avoir fait part de « la volonté de mener à son terme le mandat des assemblées locales et nationales et de ne pas organiser d’élections anticipées », sans donner plus d’explications pour autant. Ainsi, Yahi est le premier chef de parti politique à être reçu par le président de la République, depuis sa réélection en septembre dernier. Contrairement aux rencontres précédentes avec les responsables politiques, le court communiqué de la présidence de la République n’a pas précisé que c’est Mustapha Yahi qui avait formulé la demande d’audience auprès du chef de l’État. On ne sait donc pas si cette rencontre entre dans le cadre du « dialogue national », formulé par le chef de l’État. Mais il est certain que le RND a été le premier parti politique à vouloir anticiper l’ouverture de cette grande concertation, qui devait commencer initialement vers la fin de l’année en cours. Pour la première fois, l’idée d’un dialogue national n’est pas seulement partagée par les partis du gouvernement, mais même par des formations politiques de l’opposition. C’est le cas du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), qui par la voix de son secrétaire national à la Communication, Rachid Hassani, a indiqué qu’il « n’est pas contre le dialogue, à condition que cela s’ouvre à tout le monde », et qu’il « doit déboucher sur des mesures concrètes ». Une idée que partage Youcef Taazibt, du Parti des Travailleurs (PT) qui estime lui aussi que cette idée du dialogue « doit réunir tous les enfants du pays, pour renforcer le front intérieur contre les menaces extérieures ». C’est d’ailleurs de cela qu’a parlé Tebboune, lors de son dernier discours, où il a notamment indiqué que le dialogue « commencera » par la révision des Codes communal et de wilaya, ainsi que la loi sur les partis politiques. Ce qui a déjà commencé, puisque les partis politiques ont été destinataires de l’avant-projet de loi portant Code de la Commune et de celui de la wilaya. Ils devront rendre leurs observations avant le 15 janvier.
Akli Ouali
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