La présence en nombre des supporters des deux équipes a donné une dimension particulière à cette confrontation. Une prestation solide d’Ennemra, au sommet de sa forme physique et tactique, ainsi que les hésitations du trio arbitral – ayant trouvé le moyen de refuser un but limpide aux Noir et Blanc – figurent parmi les faits marquants d’un match fidèle à la tradition de Dame Coupe. Sans complexe d’infériorité, les Vert et Blanc ont posé de nombreuses difficultés à l’Entente, qui peine toujours à retrouver son niveau. Ils n’ont cédé qu’à quelques minutes de la fin du match. Ces retrouvailles entre deux vieilles connaissances ont cependant été entachées par un arbitrage approximatif. La piètre performance des officiels, handicapés par l’absence de la VAR, a bien failli changer l’issue de la rencontre. En première mi-temps, un but valable de Bacha (44e) a été refusé pour un hors-jeu imaginaire, signalé uniquement par l’arbitre central et son assistant. Cela dit, les Noir et Blanc n’ont guère brillé. Face à un adversaire méthodique et calme, les partenaires de Chaâbi ont montré une fois de plus un visage décevant, au grand dam de supporters lassés. Sans véritable plan de jeu, le pensionnaire de la Ligue 1 Mobilis a peiné à inquiéter les hommes de Benchoua, notamment en première mi-temps. Bacha, un ailier gauche, s’est retrouvé en pointe, un rôle inadapté face à la défense robuste de Jijel, en l’absence de Hadji, absent des radars. Selon certaines indiscrétions, cet ancien joueur de l’ES Ben Aknoun pourrait être libéré lors du mercato hivernal, mais il exigerait une compensation financière importante. Quant au Malien Jiddou, auteur de seulement 242 minutes en 15 matchs, il se trouve également sur la sellette. Tout comme Aouissi, sanctionné pour comportement déplacé envers son entraîneur lors du dernier match de Coupe, contre le MCEE. Le jeune attaquant, qui n’a joué que 69 minutes cette saison, serait sur le départ. Le mystère plane également autour du gardien Saïdi, titulaire la saison passée, mais non convoqué pour la deuxième fois consécutive. Ce dernier qui avait joué 2.222 minutes la saison dernière aurait posé un ultimatum à sa direction : jouer ou partir…
Les excès de Benchouia et mauvaise organisation
Pour revenir au match, les visiteurs malchanceux ont vivement contesté la décision de l’arbitre, sanctionnant la faute de Boukaf sur Boukerma (89e), un penalty justifié, mais contesté avec véhémence. Bien que vaines, ces protestations ont failli ternir une rencontre marquée par l’engagement des joueurs et la ferveur des supporters des deux camps. Acceptant mal la décision de l’arbitre, le coach de la JSD, calme jusque-là, a failli commettre l’irréparable, n’eût été et la sagesse de ses dirigeants et leur intervention. Benchouia avait en effet demandé à ses joueurs de quitter le terrain et s’est même permis de tenir des propos incohérents lors du point de presse d’après match, alors que le penalty sifflé était limpide et ne souffrait d’aucune contestation. Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’organisation était catastrophique. Interdits sur papier, les fumigènes ont refait surface et brulé une fois de plus la vétuste pelouse. La présence d’une foule de petits garçons non accompagnés, ne dépassant guère 13 et 14 ans, en rajoute une couche. L’intrusion d’une bande de faux supporters se permettant le luxe d’interrompre le point de presse du coach ententiste, tenu en dehors de la salle des conférences, est la preuve tangible de la désorganisation qui a prévalu avant-hier au 8 mai 1945…
Le plus dur reste à faire…
Si l’Aigle Noir sort victorieux d’une confrontation disputée de bout en bout, il continue pourtant d’inquiéter ses fans. Les prestations des joueurs, tout comme la gestion et le coaching de Redha Bendris et son staff, peinent à convaincre. Avant d’aborder les huitièmes de finale contre Amel El Eulma au stade Messaoud Zeghar, l’Entente doit impérativement réussir son mercato hivernal. Parmi les pistes évoquées, Amar Bourdim (ASO), pressenti comme nouveau métronome et Khierredine Merzougui (MCA), pourraient renforcer une attaque en panne. Un étranger pourrait également remplacer Djibril Boubaker, le Nigérien qui avait signé juste avant la fermeture du mercato estival avant de se rétracter. Rarement performants lors des mercatos hivernaux, les recruteurs de l’ESS devront cette fois-ci éviter les erreurs. Le dernier marché a laissé un goût amer : Hittala, recruté pour 3 milliards de centimes depuis le MC El Bayadh, n’a pas convaincu, tout comme Bouchouarab (ex-USMA) tandis que Guettaf, pourtant méritant, a été remercié prématurément. Un travail titanesque attend non seulement les recruteurs (Djabou et Bendris), mais aussi Abderrezak Rahmani, le nouveau Directeur Technique Sportif (DTS), chargé de redonner un plan de jeu à l’Aigle Noir et de le réconcilier avec son glorieux passé…
Kamel Beniaiche
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