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La tension monte entre Alger et Paris : Retailleau et Driencourt s’acharnent sur l’Algérie

Les relations entre l’Algérie et la France continuent à se détériorer, à l’ombre d’une virulente campagne anti-algérienne menée depuis quelques mois par une extrême droite française ayant complètement perdu le sens de la mesure. Au lendemain du renvoi par l’Algérie d’un ressortissant algérien expulsé par la France, une partie du microcosme politico-médiatique parisien s’est mise en « ordre de bataille », pour exprimer tout le mal qu’ils pensent d’un pays qui refuse de se soumettre au diktat, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne. « On fait ce qu’on aurait dû faire depuis des années, c’est-à-dire divorcer pour de bon avec l’Algérie », a préconisé hier vendredi la députée européenne Sarah Knafo, au micro de RTL. « On est dans une situation où on a donné l’indépendance à l’Algérie en 1962, donc c’était prétendument le divorce. Mais le problème c’est qu’on a eu la garde des enfants et qu’on continue à payer la pension alimentaire, a ajouté Sarah Knafo. Donc on fait ce qu’on aurait dû faire : la fermeté et la fin de la naïveté », a déclaré sans vergogne la compagne du tristement connu Eric Zemmour. Avec autant d’effronterie que d’impertinence, elle a osé, toute honte bue, dire que l’indépendance de l’Algérie fût un « cadeau » de la France et non le fruit d’une lutte séculaire d’un peuple, qui a miraculeusement échappé à l’extermination. Sur le plan officiel, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’a pas fait meilleure impression. Dans une attitude populiste, il a accusé l’Algérie de vouloir humilier la France : « Je pense qu’on a atteint avec l’Algérie un seuil extrêmement inquiétant », a-t-il estimé, ajoutant que « la France ne peut pas supporter cette situation », qu’il a qualifiée d’« inacceptable ». « En gardant notre sang-froid (…) on doit désormais évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition, vis-à-vis de l’Algérie », a-t-il déclaré. L’individu que l’Algérie a renvoyé est un ressortissant qui est installé en France d’une manière régulière. Son expulsion aurait été précédée de procédures légales, au lieu d’être décidée d’une manière provocatrice. « J’ai pris un arrêté d’expulsion et les autorités algériennes n’ont pas voulu le laisser débarquer sur le sol algérien, en contradiction totale avec les règles », a-t-il dit, évitant d’aller au fond des choses et des véritables intentions. Si celui qu’on qualifie d’influenceur a transgressé la loi française, c’est à la loi française de le juger. Son expulsion vers l’Algérie aurait été prise en concertation avec les autorités de ce pays. C’est ça aussi les règles de la légalité et le bon voisinage extrême. Dans ce climat de tension, Xavier Driencourt s’en est allé de sa rhétorique hostile et querelleuse. L’ancien ambassadeur de France en Algérie a appelé à l’interdiction des vols opérés par Air Algérie. « Si la compagnie transporte des passagers qui ne peuvent pas descendre, interdisons Air Algérie. Eux, en rétorsion, interdiront Air France, mais qui des deux parties sera piégée ? », a-t-il avancé. « Je ne sais pas si monsieur Retailleau nous écoute, mais je lui suggérerais, dès lundi, et ça ne relève que de lui, de décider que les gens de l’ambassade et du consulat d’Algérie à Paris ne pourront désormais se déplacer en France sans autorisation », a-t-il suggéré. Comble de l’ironie pour un diplomate au long cours !

Mohamed Mebarki

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