Une enveloppe financière de 15 milliards a été allouée à la restauration de fortifications historiques, dont la citadelle d’Ouled Mimoun, situées dans les balcons de Ghouffi, dans la commune de Ghassira, relevant de la wilaya de Batna. Ce projet de préservation vise à sauvegarder un patrimoine architectural unique. Perchées sur des corniches naturelles à 90 kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya de Batna, sur la route menant vers Biskra, pas moins de treize citadelles en pierre taillée témoignent d’une histoire riche en traditions et en migrations humaines. Ces constructions ancestrales, surplombant une vaste oasis dans la région de Ghassira, représentaient jadis autant de tribus distinctes. L’architecture défensive de ces forteresses, sculptées en cascades dans la roche argileuse, reflète l’ingéniosité des bâtisseurs anciens qui ont su tirer parti du relief naturel pour assurer la protection des populations en temps de conflits tribaux. Les familles y trouvaient refuge dans des habitations construites aux étages les plus élevés, bénéficiant ainsi d’une position stratégique imprenable. Ces sites historiques sont également empreints d’une forte dimension spirituelle. Selon les croyances locales, les murs de ces forteresses abriteraient encore les esprits des premiers religieux musulmans qui s’y sont installés pour convertir la population berbère dès le premier siècle de l’hégire. Aujourd’hui, bien que délabrées, les anciennes maisons qui parsèment ces lieux féeriques continuent de défier le temps. La restauration entreprise vise ainsi à préserver ce patrimoine exceptionnel, témoin de l’histoire riche et mouvementée des Aurès, pour les générations futures.
Nasreddine Bakha
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