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Lutte contre le narcoterrorisme et la toxicomanie : Des recommandations clé formulées à Oum El Bouaghi

Face à l’ampleur croissante de la consommation et du trafic de drogues, dont témoignent les saisies quasi-quotidiennes effectuées par les services de sécurité, de nombreuses structures tirent la sonnette d’alarme. Il s’agit notamment des pharmaciens d’officine qui, confrontés directement aux agissements des dealers en quête de psychotropes, sont régulièrement menacés, voire agressés, comme en attestent de nombreux exemples. Dans le prolongement des interventions des spécialistes – pharmaciens, universitaires et avocats – lors de la journée d’étude organisée, en fin de semaine passée, conjointement par la section d’Oum El Bouaghi du Syndicat National des Pharmaciens d’Officine (SNAPO) et le bâtonnat local (voir notre édition du lundi 13 janvier), plusieurs recommandations importantes ont été formulées. En premier lieu, les participants ont souligné la nécessité d’accélérer la mise en place d’une stratégie nationale de prévention contre les effets de la drogue, avec l’obligation pour les services concernés d’en concrétiser rapidement les objectifs. Ils ont également appelé à activer l’engagement prévu par l’article 5 de la loi 05-23, qui stipule la participation active des institutions publiques et des collectivités locales à l’élaboration de programmes sectoriels de prévention, en coordination avec l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Les recommandations préconisent aussi la création de centres spécialisés supplémentaires dans le traitement de la toxicomanie, afin de faciliter l’application de l’article 6 de la loi 05-23 par les instances judiciaires. Cet article permet d’orienter le toxicomane vers un traitement plutôt que vers des sanctions pénales. Une attention particulière a été portée à la nécessité de mettre en place une base de données complète par l’Office national de lutte contre la drogue. Celle-ci permettrait d’identifier précisément les individus selon les catégories les plus vulnérables aux risques de la drogue et des psychotropes, en accordant une priorité particulière à la masse juvénile. L’objectif est de faciliter la mission des pouvoirs publics et des collectivités locales dans leurs actions de protection. Les participants ont insisté sur l’importance de programmes de sensibilisation actualisés et permanents, impliquant tous les secteurs : établissements éducatifs, maisons de jeunes, structures culturelles, avec un renforcement du rôle des mosquées et des associations religieuses. Les médias audiovisuels sont appelés à diffuser davantage de programmes de sensibilisation, tandis que les praticiens spécialisés et la société civile sont invités à s’impliquer davantage dans la prévention. Enfin, les recommandations soulignent l’urgence d’établir une nomenclature nationale des ordonnances spécifiques aux drogues et psychotropes, qui serait placée sous la tutelle des instances judiciaires et de toutes les parties concernées (sécurité, santé, douanes). Elles préconisent également l’élaboration d’un plan spécifique pour la prise en charge médicale des toxicomanes, visant leur réinsertion dans la société.

K. Messaad

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