Pérennité des activités artisanales traditionnelles à Constantine : Plus de 20.000 professionnels et autant de défis majeurs

Le secteur de l’artisanat traditionnel dans la wilaya de Constantine traverse une crise sans précédent. Plus de 20.000 artisans font face à des défis majeurs qui menacent la pérennité de leurs activités, principalement en raison du manque de soutien institutionnel, de la hausse des taxes et des coûts exponentiels de participation aux expositions. Ibrahim Sarraoui, président de la Chambre de l’artisanat et des métiers, pointe du doigt l’absence d’une Maison de l’artisanat traditionnel comme obstacle majeur au développement du secteur. « La Maison de l’artisanat représentait un centre important pour le soutien des artisans, offrant des espaces d’exposition et le matériel nécessaire. Depuis 2015, ce soutien s’est considérablement détérioré, affectant la compétitivité des artisans », déplore-t-il. La situation est particulièrement critique pour les femmes artisanes, traditionnellement spécialisées dans la broderie « tella », qui voient leur activité menacée par la mécanisation. Les coûts de participation aux expositions, atteignant 20.000 dinars pour dix jours, découragent de nombreux artisans de présenter leurs créations. Le responsable de la communication de la Chambre souligne que, malgré son statut de leader national avec environ 20.000 artisans enregistrés, l’institution peine à fournir des espaces de travail et d’exposition adaptés. La situation s’est aggravée depuis la suppression du fonds de soutien, contraignant la Chambre à fonctionner sur ses ressources propres. Face à cette situation alarmante, les artisans constantinois appellent les autorités à intervenir d’urgence. Ils réclament un soutien financier, des espaces d’exposition appropriés et un allègement fiscal pour préserver ce patrimoine culturel et économique vital pour l’identité de Constantine. Cette crise menace non seulement la survie économique de milliers d’artisans mais aussi la transmission d’un savoir-faire ancestral qui fait la fierté de la région. Sans mesures concrètes de soutien, c’est tout un pan du patrimoine culturel constantinois qui risque de disparaître.

Rafik S.