Le mois de Ramadhan approche à grands pas ! Six semaines seulement nous en séparent. La question de la régulation du marché, souvent associée à des pénuries et à une envolée des prix, revient au centre des préoccupations. Lors du dernier Conseil des ministres, dans une démarche proactive et préventive, le président de la République a insisté sur la nécessité pour les pouvoirs publics et les associations de protection des consommateurs de faire preuve de prudence et de vigilance, face à toute tentative de perturbation de la disponibilité des produits de large consommation sur le marché. Il a ordonné l’actualisation et l’intensification des systèmes de contrôle, tout en poursuivant la lutte contre la spéculation, avec des sanctions juridiques sévères contre toute tentative de manipulation des prix. Ce message du Président Tebboune a trouvé un large écho auprès des associations de consommateurs et des commerçants, qui ont exprimé leur adhésion totale aux mesures envisagées. Ces dernières visent à protéger les consommateurs des pratiques abusives de certains spéculateurs, pour qui le Ramadhan est souvent synonyme de profits faciles. Interrogés par l’APS, des responsables d’associations ont souligné, en plus des mesures classiques d’organisation de l’activité commerciale, la nécessité de renforcer la numérisation et de développer des infrastructures commerciales, tout en réduisant la présence d’intervenants sur le marché parallèle. Ils ont également promis d’appuyer ces initiatives par des campagnes de sensibilisation auprès des commerçants, qu’ils soient grossistes ou détaillants. Le président de l’Association Nationale des Commerçants et Artisans (ANCA), El Hadj Taher Boulenouar, plaide pour une fermeté accrue des pouvoirs publics face à toute tentative de spéculation. Selon lui, le risque de pénurie est à écarter, le gouvernement ayant adopté plusieurs mesures pour garantir la disponibilité et la stabilité des prix des produits alimentaires. Des mesures qui incluent l’augmentation des quotas des fabricants pour les produits les plus demandés pendant le mois de Ramadhan, tels que le lait, le sucre et l’huile de table, ainsi que l’accroissement des importations de viandes. Il a également salué la décision de prolonger la période des ventes en soldes, pour tous les produits, et d’organiser des marchés temporaires dans toutes les daïras du pays durant le mois sacré. Ces initiatives visent à encourager les producteurs, à rapprocher les produits des consommateurs et à stabiliser les prix. Hassan Menouar, président d’El Aman, association de protection des consommateurs d’Alger, a pour sa part mis en avant l’existence d’une véritable volonté politique de réguler et de contrôler le marché, comme l’ont démontré les orientations données lors du Conseil des ministres. Selon lui, le renforcement des infrastructures commerciales, la gestion numérique des produits et l’incitation des acteurs du secteur informel à rejoindre le marché officiel dans des conditions favorables constituent des priorités. Il a également appelé à évaluer les réalisations accomplies depuis le Ramadhan passé en matière d’organisation commerciale, en particulier les marchés, les installations de stockage et les grandes surfaces, afin de continuer à améliorer les conditions d’activité. Pouvoirs publics et associations semblent donc alignés pour mettre en œuvre une synergie collaborative, anticipant ainsi les turbulences du marché qui alimentent souvent la colère citoyenne. En tout cas, ceux qui spéculent en coulisses sont prévenus !
H. Khellifi
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