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En colère contre la suspension des cours de soutien : Des élèves tiennent un sit-in de protestation à Biskra

Des dizaines de collégiens et de lycéens de Biskra ont quitté leur établissement scolaire hier, dimanche 19 janvier, à dix heures, pour se rassembler au centre-ville et participer à une marche de protestation contre la suspension des cours de soutien, la fermeture des écoles de langues étrangères et le gel des activités des associations offrant des sessions de préparation aux épreuves du baccalauréat et du Brevet de lEnseignement Moyen (BEM), a-t-on appris. Apparemment mal informée du fond des mesures entérinées par le ministère de l’Éducation nationale pour organiser les cours de soutien et les apprentissages acquis en dehors des établissements scolaires du public, ce groupe mixte d’élèves a déboulé sur lavenue Emir Abdelkader en scandant des slogans relatifs à leurs droits dapprenant et à la nécessité de laisser les écoles privées et les associations poursuivre leurs activités, a-t-on relevé. « Dans les collèges et les lycées, nos enseignants font ce quils peuvent pour nous prodiguer des cours mais ce travail est en deçà de nos attentes et ne suffit pas pour atteindre le niveau requis pour décrocher le BEM où le bac. Nous avons besoin des cours de soutien et des écoles privées où les enseignements sont plus efficients. Nous sommes sortis pour revendiquer le droit de prendre des cours extrascolaires selon les besoins de chacun dentre nous », a expliqué une jeune lycéenne. « La suppression des cours de soutien et la fermeture des écoles privées lèsent les familles les plus démunies et favorisent les plus nanties qui pourront ramener les meilleurs professeurs chez eux pour des cours particuliers », a ajouté un adolescent. « Cette manifestation ne doit pas être prise comme un simple chahut juvénile. Cest lexpression dun profond malaise qui se diffuse dans toutes les composantes et les strates du monde de l’éducation, nécessitant dès à présent un traitement de fond », a commenté un adjoint d’éducation. Comme on le voit, le monde de l’éducation traverse une nouvelle zone de turbulences. En sus des élèves mécontents à qui personne ne parle et des enseignants dans le désarroi, notamment les professeurs de sports qui ont organisé, la semaine dernière, un sit-in devant la direction de lEducation, il y a des directeurs d’établissement et des syndicats du secteur. Alors que les premiers rejettent leur nouvelle classification professionnelle, les seconds se préparent à des actions et des grèves pour signifier leur refus des termes du statut des personnels de l’Éducation à la confection duquel ils nont pas été associés par la tutelle, soulignent-ils.

Ça sent la manipulation à Sétif

Des centaines d’élèves issus d’une dizaine de lycées du chef-lieu de la wilaya de Sétif et d’un lycée de la daïra d’Ain Oulmène, ainsi que d’autres des Collèges de l’Enseignement Moyen (CEM) Ghedajti et Chadli, ont répondu favorablement au mot d’ordre partagé sur les réseaux sociaux durant le week-end. Quelques minutes avant le début des cours, vers 7h40, des grévistes se sont regroupés devant les portails de leur établissement respectif pour tenter de persuader leurs camarades de ne pas entrer, allant parfois jusqu’à les en empêcher par des moyens d’intimidation. Les grévistes ont ensuite organisé une marche depuis leurs établissements respectifs jusqu’au siège de la direction de l’Education, scandant des slogans relatifs à leurs revendications : l’aménagement des rythmes scolaires, l’introduction d’activités culturelles et artistiques, et l’adoption du système continu de 8h00 à 14h30 avec une réduction du volume horaire des études. Il est à noter que les responsables de certains établissements, ayant su établir un dialogue avec leurs élèves, ont réussi à les dissuader et à les convaincre de rejoindre les bancs de l’école. Selon certaines indiscrétions, cette grève non-programmée relèverait davantage de la manipulation de certaines parties, n’écartant pas un possible lien avec la campagne menée contre les cours de soutien depuis quelques jours. Les services de sécurité chargés de l’affaire ont ouvert une enquête pour déterminer avec exactitude les tenants et aboutissants de ce débrayage, qui risque de perturber l’année scolaire en cours, d’autant plus qu’il coïncide avec la grève menée par certains corps de l’éducation nationale depuis quelques jours. Par ailleurs, nous avons appris que le mouvement a faibli dans l’après-midi d’hier. Dans les établissements perturbés dans la matinée, l’on a constaté un retour à la normale.

Hafedh Moussaoui / Faouzi Senoussaoui

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