A l’initiative de l’association Mosaïque pour la culture et la préservation du patrimoine, l’hôtel Les Ziban de Biskra a abrité, jeudi 16 janvier, la première édition d’un café artistique, axé sur le thème de l’« expression de l’identité dans l’art plastique », a-t-on relevé. Mourad Tabhra, artiste peintre dont l’exposition picturale avait été clôturée juste avant cette séance, a ouvert les débats en proposant une définition de l’identité artistique d’une œuvre, « laquelle est sous-tendue par l’environnement et la nature où vit l’artiste qui est doué de sensibilité », a-t-il dit. Il a soutenu que Biskra est le creuset d’une multitude de travaux en art plastique embrassant tous les courants et les mouvements connus et reconnus, allant du réalisme et de l’abstrait à l’impressionnisme et au figuratif, en passant par l’orientalisme et l’expressionnisme, et que l’identité en art plastique transparaissait d’elle-même dans l’œuvre. Des intervenants, dont Larbi Mohdeb, Abdelalli Mouada et Yahia Bourmel ont ensuite enrichi la conférence en abordant les sujets de la fonction sociale de l’œuvre sublimant un visage, un paysage, une scène ou un rite et des mœurs, de la distinction entre arts moderne et contemporain et de la mutation vers un art banal ou éphémère en forme de stylique véhiculant des messages universaux visant à dénoncer, sensibiliser, informer ou montrer à l’observateur le fond expressif d’un artiste. La thématique de l’ère du numérique et de l’Intelligence Artificielle (IA) a aussi été effleurée. L’identité picturale d’une œuvre algérienne tire ses principes et ses composantes d’une longue histoire où chaque civilisation et communauté humaines y ont laissé une empreinte spécifique et reconnaissable. Pour preuve, les musées et les sites algériens regorgent de gravures anciennes et rupestres, de sculptures, de tableaux, de poteries et de mosaïques jalonnant ses ères et qui dénotent la richesse authentique des symboles, des artefacts et des référents culturels et identitaires que l’artiste adopte pour laisser libre cours à son inspiration, sa vision et son talent. Les présents se sont entendus sur ces axiomes en se félicitant de la réussite de ce premier café artistique et en se promettant de revenir très vite pour débattre de tout ce qui touche à la vie des artistes algériens, a-t-on noté. « Je tiens à remercier la direction de la Culture et des Arts pour son soutien ainsi que l’EGT (Entreprise de Gestion Touristique) et la direction de l’hôtel Les Ziban pour leur accueil et leur disponibilité. Notre ambition est de faire de ce café artistique une manifestation pérenne et cyclique afin de servir de tribune aux artistes, aux esthètes et aux intellectuels de tous bords », a confié Mohamed Slimani, président de Mosaïque. Il convient de préciser que cette association n’a pas manqué de rendre un hommage appuyé au député Omar Messaoudi, invité d’honneur, « qui a usé de ses prérogatives et de son influence », a-t-il été souligné, pour attribuer à l’école des beaux-arts une autonomie gestionnaire et financière, attendue depuis des années par le personnel et les enseignants de cette infrastructure.
Hafedh Moussaoui
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