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Victimes des essais nucléaires et des mines antipersonnel français : Salah Goudjil veut des statistiques précises

Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a demandé au gouvernement d’établir des statistiques précises sur le nombre d’Algériens handicapés, victimes des essais nucléaires français et des mines antipersonnel implantées par l’armée coloniale le long des lignes Challe et Morice. Intervenant hier mardi à l’occasion de l’examen de deux projets de loi au Sénat, il a souligné que ces statistiques sont indispensables pour révéler la vérité sur la barbarie coloniale. « Nous appelons le gouvernement à établir des statistiques exactes de 1962 à nos jours sur le nombre de handicapés, la nature de leur handicap et ceux qui sont morts. Et cela pour faire jaillir la vérité, afin que le monde entier l’apprenne », a déclaré Goudjil. Il a rappelé qu’en plus des essais nucléaires, le colonialisme avait implanté 11 millions de mines le long des frontières algéro-tunisiennes et algéro-marocaines. « Depuis l’indépendance, l’Algérie demandait à la France de lui remettre les cartes permettant de procéder au déminage. La France ne les a données que 40 ans après. Nous demandons aussi des statistiques exactes sur le nombre de victimes de ces mines », a-t-il lancé, tout en affirmant que le Conseil de la nation allait faire une recommandation dans ce sens au gouvernement. Avant-hier, Salah Goudjil a également exhorté la France à assumer ses responsabilités historiques, notamment à travers le « nettoyage » et la « décontamination » des sites ayant abrité les essais nucléaires dans le Sahara. Les essais en surface effectués à Reggane ont provoqué, selon les sénateurs, la pollution d’une grande partie du Sud algérien. Pour rappel, le Président Abdelmadjid Tebboune avait dénoncé l’attitude de la France, qui a refusé de décontaminer les sites où elle a mené des expériences nucléaires et chimiques en Algérie. « Il y a des gens qui meurent encore et d’autres sont impactés. Vous êtes devenus une puissance nucléaire, et nous avons hérité des maladies. Venez nettoyer Oued Namous (B2 Namous est un site situé dans la wilaya de Béchar, dans le Sud-Ouest algérien, NDLR), où vous aviez développé vos armes chimiques. Jusqu’à présent, nos moutons et nos chameaux meurent après avoir mangé de l’herbe contaminée », avait martelé Tebboune, lors de son discours devant les parlementaires des deux Chambres.

Samir Rabah

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