La visite récente du wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, au lac de Boucedra marque un tournant dans la préservation des zones humides de la région. Cette initiative, saluée par le Parti de la Justice et du Développement (PJD) dans une lettre adressée à Djellaoui le lundi 20 janvier, vise à protéger ce site naturel des agressions environnementales, notamment les rejets de décombres et détritus qui menacent sa biodiversité. Les mesures de protection annoncées par le wali suscitent un espoir renouvelé au sein de la population pour la préservation de ces écosystèmes fragiles et de leur biodiversité unique. Le lac de Boucedra, situé entre le lac Fetzara et Annaba, constitue un site crucial pour la nidification de diverses espèces d’oiseaux migrateurs nécessitant une protection accrue. La wilaya d’Annaba abrite plusieurs zones humides d’importance, dont le lac Fetzara, qui s’étend sur 18.600 hectares, soit le double de la superficie de la ville d’Annaba. Situé à 18 kilomètres au sud-ouest de la ville et à 14 kilomètres de la Méditerranée, ce lac présente des dimensions impressionnantes : 17 kilomètres d’ouest en est et treize kilomètres du nord au sud, avec une zone inondable de 13.000 hectares. Malgré un programme spécial de préservation lancé il y a quelques années, le site connaît aujourd’hui une situation préoccupante, notamment marquée par la raréfaction des flamants roses qui le fréquentaient traditionnellement. Le lac Fetzara, reconnu par la convention Ramsar signée en Iran en 1971, fait partie des 1.000 zones humides protégées mondialement. L’Algérie, l’un des 119 pays signataires, compte 42 sites classés. Un cours d’eau surnommé « Oued El Hout », célèbre pour son abondance en poissons, s’y déverse. Cependant, le pacage et les dépôts de décombres menacent progressivement cet écosystème unique. Quant à l’ancien lac de Boukhemira, localisé à l’est de la ville entre la mer et l’aéroport Rabah Bitat, il fait actuellement l’objet d’importants travaux de terrassement qui ont conduit à sa disparition. Ce site, autrefois habitat de nombreuses poules d’eau, hérons et canards, était menacé par les crues de l’Oued Bounechmaya et les eaux usées de la commune d’Echatt.
Ahmed Chabi
Partager :