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Les socios sétifiens appréhendaient ce traditionnel ESS-CRB, disputé quelques jours après la grosse déception d’El Bayadh, où les hommes de Nabil Kouki ont cédé à la toute dernière seconde d’un match pourtant à leur portée. La sanction du huis clos venait en rajouter une couche. L’entame des débats par les partenaires de l’intenable Bouchama, qui s’est promené face à un adversaire méconnaissable, a rapidement dissipé les doutes et craintes des fans. Le contenu de la première demi-heure des Noir et Blanc a même séduit les plus sceptiques. Prenant à la gorge des Algérois payant cash l’enchainement de matchs à enjeu dans un laps de temps réduit, les Ententistes ont mis le turbo et accentué la pression, profitant de vents « amis ». Ce qui devait arriver arriva à la 22e minute : un boulet de Bouchama, transformé en électron libre, a été repoussé par Maachou, le gardien belouizdadi, battu par la tête plongeante de Kingsley Eduwo. L’attaquant active ainsi son compteur de buts et donne l’avantage aux siens, qui ont failli payer cher (44e) une bourde de Bousder, auteur d’une sortie hasardeuse. L’ouverture du score n’a pourtant pas bousculé un Chabab privé de plusieurs titulaires, dont Zeghba, Chaal et Mahious. Distribuant les « avertissements » sans compter, Mustapha Ghorab, qui n’a pas eu trop de difficultés à gérer une rencontre loin d’être un modèle du genre, a sifflé la fin d’une première période dominée par l’ESS, qui n’a ni démérité ni usurpé son maigre avantage. Pour une autre blessure, le latéral droit Gatal a été contraint de céder sa place (35e) à un Reguieg hors circuit depuis des semaines. Contraint à l’obligation de résultat, le coach ententiste ne pouvait se permettre un deuxième faux pas à domicile, même dans un stade vide. Il a donc rectifié le tir en ajustant son schéma tactique, optant pour une défense centrale à trois (Chaâbi, Douar et Diarra), titularisant Pitroipa et Kingsley, repositionnant Chikhi au milieu et libérant davantage Bouchama. Kouki a vu juste et ses choix se sont avérés payants, au grand soulagement des supporters, satisfaits du rendement et du résultat, d’autant que chaque point vaut son pesant d’or au décompte final. Il convient de souligner que l’empoignade a néanmoins été marquée par un geste d’humeur inutile du capitaine belouizdadi Benguit, qui a agressé Chikhi et écopé d’un rouge mérité. En prenant le meilleur sur un CRB décevant, l’Aigle Noir met un terme à une série de quatre matchs sans victoire, engrange de précieux points et grappille quelques places au classement. Étriqué, mais crucial pour la suite des événements, ce succès permet à l’ESS de se rapprocher du peloton de tête et d’occuper provisoirement la 6e place, avec 24 points, prenant ses distances avec la zone de turbulences, où la lutte pour le maintien sera féroce. Cela dit, le nouveau staff technique, qui commence à cerner le potentiel de chaque joueur, aura fort à faire, notamment en matière d’efficacité offensive. L’état lamentable du stade du 8 Mai 1945, éventré en plusieurs endroits, pourrait d’ailleurs être l’une des causes des maladresses de l’attaque de la formation phare de la capitale des hauts plateaux, qui retrouve le sourire… et réapprend à gagner.
Kamel Beniaiche
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