
La wilaya d’Oum El Bouaghi et Ain M’lila, ville natale du martyr, ont commémoré avant-hier, lundi 3 mars, le 68ème anniversaire de l’assassinat du héros de la Révolution Mohamed Larbi Ben M’hidi, celui qui a défié avec courage le colonel Bigeard et ses tortionnaires. À l’université qui porte son nom, le recteur et le chef de l’exécutif de la wilaya ont mis en exergue tour à tour, en présence d’un représentant du ministre des Moudjahidine, les remarquables qualités de courage et de bravoure du chahid, son intelligence stratégique dans la conduite des moudjahidine et la supervision des opérations contre l’ennemi en milieu urbain, tout en rappelant l’admiration qu’éprouvait pour lui son tortionnaire Bigeard. Par la suite, Dr Benzerda de la faculté des sciences sociales et humaines a animé une conférence historique sur le parcours de Larbi Ben M’hidi. Il a souligné les défis relevés par les chefs de la Révolution, notamment le transfert audacieux de la lutte révolutionnaire de la zone qualifiée par lui de « molle » (zone rurale) vers la zone « solide » que constituent les villes, où se concentrent les sièges des administrations et les structures sécuritaires et militaires coloniales. De ce fait, le noyau dirigeant, mené par Ben M’hidi, a semé la panique dans l’appareil sécuritaire colonial à Alger, après la série d’attentats fidaï menés avec précision au cœur de la capitale. Ces développements illustrent la vision stratégique novatrice de l’acte révolutionnaire, conjuguant défi et démantèlement : après avoir relevé le défi dans les zones rurales, l’heure était venue de démanteler le modèle citadin édifié sur les fondements du colonialisme. Ceci explique l’une des principales retombées de la bataille d’Alger, qui a été suivie par les atrocités perpétrées par les forces parachutistes, notamment les arrestations (Yacef Saâdi), les assassinats (Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, et même l’enfant Omar) et ces crimes odieux qui ont mis fin à la vie de Larbi Ben M’hidi en 1957. La presse coloniale, à l’instar de « L’Écho d’Oran », n’a pas hésité à répandre la thèse fallacieuse de son prétendu suicide. Ce qui fait de Larbi Ben M’hidi la victime de deux assassinats distincts (militaire et médiatique). Le 1er novembre 2024, à l’occasion du 70ème anniversaire du déclenchement de la Révolution, Emmanuel Macron a reconnu que le dirigeant du Front de Libération Nationale (FLN) Larbi Ben M’hidi a été « assassiné par des militaires français ». Le président français a eu un mot pour Larbi Ben M’hidi, le présentant comme un « héros national » pour son pays. Dans un communiqué de l’Élysée, il a indiqué que celui qui avait fait partie des six leaders de l’insurrection du 1er novembre 1954 avait été assassiné par des militaires français « placés sous le commandement du général Aussaresses ». Cette commémoration a offert l’occasion propice d’honorer dignement des familles de martyrs et des moudjahidine. À Ain M’lila, berceau du héros, les autorités, conduites par le wali Benabdellah Chaibdor, se sont rendues au domicile historique du héros à Douar Kouahi, où elles ont assisté à la solennelle levée des couleurs à la stèle commémorative, suivie d’une allocution du secrétaire général de la wilaya de l’Organisation Nationale des Moudjahidine (ONM). Le chef de l’exécutif a ensuite procédé à l’inauguration des quarante Logements Promotionnels Aidés (LPA). À Ain Fakroun, le chef de l’exécutif s’est enquis de l’état de la mosquée Esalam. Par ailleurs, diverses activités sportives, notamment un tournoi de football des vétérans, ont été organisées à cette occasion.
K. Messaad / AG
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