C’est l’avis que semblent partager de nombreux professionnels de cette filière, dont des gérants de conserveries de la wilaya d’El Tarf qui compte, tout de même, sept conserveries. La cause : les difficultés rencontrées pour écouler les stocks de concentré de tomate. Une situation qui n’incite pas à l’optimisme. Au contraire, la filière risque plutôt de s’effondrer et il lui sera difficile de se relever. Ces dernières années, diront des agriculteurs, les surfaces consacrées à la culture de la tomate industrielle ont connu une augmentation constante, générant une production optimale grâce aux nouvelles techniques d’irrigation et aux variétés hybrides. D’où un dérèglement par rapport aux besoins du marché que les responsables, à quelque niveau que ce soit, auraient dû appréhender pour mieux réguler le marché. Autre écueil ayant également influé négativement sur la filière : l’impossibilité d’exporter le concentré de tomate dont l’aura est bien établie à l’étranger, et dont l’atout principal réside dans sa qualité bio. Les stocks importants dans les conserveries empêchent les conserveurs de payer les créances de certains agriculteurs qui lorgnent surtout sur les quatre dinars d’aide qu’ils n’ont pas encore perçus. Concernant l’exportation, un conserveur nous a déclaré qu’elle est possible à condition de restituer l’aide de l’État. Dans ce contexte, de nombreux agriculteurs n’envisagent plus de cultiver la tomate industrielle et préfèrent s’orienter vers d’autres cultures comme le blé. Un autre conserveur, qui connaît parfaitement la filière de la tomate industrielle, a déploré la concurrence déloyale de certains grossistes qui commandent un emballage et demandent aux conserveries de les remplir – un cas de figure valable seulement pour la grande distribution comme Ardis ou Carrefour. Enfin, les agriculteurs sont unanimes quant à la nécessité d’une réorganisation de cette filière qui a besoin d’un sang neuf.
Iheb
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